Le Conseil national de la transition écologique appelle à « affronter la réalité [du] changement climatique, de manière lucide », le pays étant plus touché que la moyenne mondiale.
La France doit se préparer à un réchauffement climatique allant jusqu’à + 4 °C en métropole, a conclu jeudi 4 mai une instance regroupant société civile et élus autour des questions environnementales, un constat « lucide » en adéquation avec les conclusions du gouvernement.
Le Conseil national de la transition écologique (CNTE) – qui regroupe représentants de collectivités territoriales, ONG, syndicats, patronat et des parlementaires – a adopté un avis sur ce sujet. Il « propose de retenir, pour la trajectoire d’adaptation au changement climatique, l’hypothèse générale d’un réchauffement global de 3 °C d’ici à la fin du siècle, croisant 1,5 °C en 2030 et 2 °C en 2050 ».
« Nous sommes sur une trajectoire vers les 3 °C au niveau mondial et donc pour la France métropolitaine ça veut dire + 4 °C », a précisé le sénateur écologiste et vice-président de la commission spécialisée du CNTE, Ronan Dantec, soulignant que l’avis avait été adopté « à l’unanimité ». « Ça dit un consensus aujourd’hui de la société française dans sa prise de conscience qu’il faut affronter la réalité de ce changement climatique, et de manière lucide », a-t-il ajouté en présentant cet avis à des journalistes.
L’outre-mer en première ligne
Le réchauffement est en effet particulièrement marqué en France métropolitaine par rapport à la moyenne mondiale. La situation variera par ailleurs outre-mer selon la situation géographique des territoires, a souligné Ronan Dantec : « Saint-Pierre-et-Miquelon ira au-delà de + 4 °C et d’autres territoires, avec l’inertie de l’océan, seront plus proches du + 3 °C, qui est la moyenne mondiale. »
L’avis suit les préconisations du ministre de la transition écologique, Christophe Béchu, qui appelle depuis quelques mois à sortir du « déni » et à préparer la France à un réchauffement possible de 4 °C. « Non pas que ça veuille signifier que nous renonçons à des ambitions climatiques. Nous devons agir comme si tout dépendait de nous, mais nous devons nous adapter en mesurant que tout ne dépend pas de nous », a-t-il jugé jeudi.
La France prépare son troisième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC). La mouture précédente (2018-2022) se fondait sur des hypothèses moins pessimistes d’une hausse moyenne des températures de 2 °C par rapport à l’ère préindustrielle.