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d’après l’AFP de l’une des pertes les plus massives de l’histoire récente en France, derrière France Télécom (20,7 milliards) et Vivendi Universal (23,3 milliards). Cela a contribué à creuser son endettement, qui a atteint le niveau record de 64,5 milliards d’euros.
« Un problème inédit à l’échelle du monde industriel »
« Malgré une forte hausse du chiffre d’affaires soutenu par les prix de l’électricité et du gaz, l’Ebitda [1] est fortement pénalisé par la baisse de la production nucléaire ainsi que les mesures régulatoires exceptionnelles mises en place en France pour 2022 », a expliqué M. Rémont.
Concernant la corrosion sous contrainte, le PDG du groupe a évoqué « un problème industriel inédit à cette échelle pour EDF et à l’échelle du monde industriel » qui a mis hors service les seize réacteurs nucléaires les plus récents — et les plus puissants — du parc ces derniers mois.
Ces indisponibilités ont contribué à faire plonger la production nucléaire à 279 térawattheures (TWh), son plus bas niveau depuis 1988. Elles ont coûté 29,1 milliards d’euros au groupe, « car les volumes correspondants ont dû être rachetés sur le marché à des prix très élevés », a expliqué le directeur exécutif en charge de la direction financière d’EDF, Xavier Girre.
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M. Rémont a également incriminé la décision de l’État d’imposer à EDF un relèvement de 20 TWh du plafond de l’Arenh, autrement dit du volume d’électricité vendu à bas coût par l’électricien à ses concurrents. Une décision prise en janvier 2022, dans le cadre du bouclier tarifaire contre la flambée des coûts de l’énergie. D’après M. Girre, cette mesure a coûté 8,1 milliards d’euros au groupe.
Ces mauvais résultats interviennent alors qu’EDF doit faire face à de nombreux défis dans les années à venir, parmi lesquels la mise en service de l’EPR de Flamanville — dont le chantier accuse déjà douze ans de retard et un quadruplement du coût —, la construction de six nouveaux EPR de seconde génération et le prolongement des 56 réacteurs existants, dont les plus vieux fonctionnent depuis la fin des années 1970.
De nouvelles tuyauteries remplacées
La situation devrait cependant s’améliorer en 2023, a assuré M. Rémont. « Aujourd’hui, nous sommes à 42 réacteurs [sur 58] disponibles pour la production. Pour 2023, nous avons décidé de procéder au remplacement préventif des tuyauteries des réacteurs non traités sans réaliser de contrôle préalable et afin de maîtriser la durée des arrêts », a-t-il annoncé.
« Nous sommes aujourd’hui à une phase industrielle du traitement de ce problème, a-t-il poursuivi. Je voudrais citer un moment symbolique qui était le raccordement au réseau de la centrale de Civaux 1 à la fin du mois de janvier, sachant que c’était le premier réacteur à avoir été touché par ce phénomène. »
Objectif : « augmentation du volume de production »
Pour 2023, il a confirmé une fourchette de production nucléaire de 300 à 330 TWh « correspondant à une sortie progressive de ce phénomène de corrosion sous contrainte ».
À l’annonce de ces résultats, le gouvernement a immédiatement remis la pression sur le groupe, affirmant « compter sur le nouveau PDG et sur l’ensemble des salariés pour rétablir dans les meilleurs délais l’intégralité de la production électrique d’EDF », a rapporté l’AFP. « Le redressement des finances d’EDF passera en priorité par l’augmentation du volume de production », ont réagi les ministres de l’Économie Bruno Le Maire et de la Transition énergétique Agnès Pannier-Runacher.
Vers un report du remplacement du couvercle de la cuve de l’EPR de Flamanville ?
C’est une annonce inattendue glissée en réponse à la question d’une journaliste. EDF envisage de reporter le remplacement du couvercle de l’EPR de Flamanville, dont l’acier présente une anomalie. Cette pièce devait initialement être remplacée dès 2024.
« Nous sommes en plein dialogue avec l’Autorité de sûreté nucléaire pour trouver la meilleure date possible, nous permettant un premier fonctionnement de Flamanville 3 et surtout un adossement de cette opération évidemment importante à une visite plus globale », a expliqué à la presse Cédric Lewandowski, directeur exécutif du groupe.
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Le couvercle pourrait ainsi être remplacé à l’occasion de la première visite complète (VC1). La date de 2035, évoquée par la journaliste, n’a pas été commentée — ni démentie.
Le démarrage de cet EPR, qui devait avoir lieu dès 2012, a de nouveau été reporté et ne devrait pas intervenir avant mi-2024. Le chantier a déjà pris douze ans de retard et son coût devrait atteindre 13,2 milliards d’euros, soit quatre fois le budget initial de 3,3 milliards.