VERT : Elle est présentée comme la panacée pour remplacer les vieilles autos à essence et réduire les émissions des transports. Métaux rares, pollution de l’air et effets rebonds… cette technologie n’est pourtant pas toute verte lorsqu’on soulève le capot.
 → Un impact carbone deux à trois fois inférieur à la voiture thermique sur toute sa durée de vie. C’est ce qu’a calculé l’Agence de la transition écologique (Ademe) dans son avis paru hier qui rappelle les trois conditions de son évaluation : l’énergie utilisée pour alimenter la voiture doit être décarbonée, la batterie doit avoir une capacité « raisonnable » (au-delà de 60 kilowattheure (kWh) l’intérêt environnemental n’étant pas garanti) et l’ensemble de la durée de vie du véhicule doit être prise en compte.
 → Une « dette carbone » avant même de commencer à rouler. Cobalt, lithium, cuivre… on trouve un peu de tout dans les batteries électriques, qui comptent six fois plus de minerais qu’un véhicule thermique – et génèrent autant de pollutions supplémentaires. En outre, « avant même d’avoir roulé un seul kilomètre, le véhicule électrique a des émissions près de deux fois supérieures », explique David Marchal, directeur exécutif adjoint des programmes de l’Ademe.
→ Pollution de l’air et nuisances sonores restent au menu. À force de progrès sur les pots d’échappement, la majorité de la pollution de l’air provoquée par les voitures provient désormais du frottement des pneus sur la chaussée et de la remise en suspension de particules fines déjà présentes sur les routes. Une pollution intensifiée par la voiture électrique, souvent plus lourde en raison des batteries. Au niveau sonore, l’électrique permet une amélioration en ville, mais ne provoque quasiment aucun changement au-delà de 40 km/h.
 → Un prétexte pour ne pas changer nos mauvaises habitudes. D’après les premières observations effectuées en Suède et Norvège, en avance sur ce marché, les voitures électriques sont d’abord achetées comme véhicule supplémentaire, et non en remplacement d’une automobile thermique, et peuvent parfois prendre la place de trajets effectués au préalable en transport publics ou non motorisés.
 → Parmi les vraies solutions : réduire le nombre et la taille des voitures. Pour être écolo, la voiture électrique doit être beaucoup plus légère que les modèles en vogue actuellement, conclut en substance l’Ademe dans son dernier avis, pour qui la priorité reste de « réinterroger la place de l’automobile dans nos déplacements ».
La voiture électrique est-elle vraiment écologique?