Avec son incroyable cliché en très gros plan d’une grappe d’abeilles, l’Américaine Karine Aigner remporte le premier prix du 58e concours mondial Wildlife Photographer of the Year. Le plongeur français Laurent Ballesta est une nouvelle fois récompensé pour un ouvrage sur les fonds marins de l’Antarctique.
La précision du cliché est telle que l’on croirait entendre le vrombissement des battements d’ailes de ces abeilles. Signée de l’américaine Karine Aigner, cette image permet à son autrice de remporter le premier prix du Wildlife Photographer of the Year, l’équivalent des Oscars pour la photographie animalière. Le jury, piloté depuis 1958 par le Muséum d’histoire naturelle de Londres, l’a choisie ce mercredi 12 octobre parmi une sélection de 100 photos (sur les 38 000 reçues par les organisateurs). Elle met en scène, sur le sable chaud d’un ranch au Texas, la frénésie avec laquelle, au mois de mai, après être sorties de leurs alvéoles, les jeunes abeilles mâles partent à la chasse aux femelles pour s’accoupler. Le coït n’est pas une affaire intime chez cet insecte : une seule femelle est assaillie par un groupe de plusieurs prétendants.
« Ce sont les cônes de sable en forme de volcans autour des terriers des abeilles femelles qui ont permis à Karine de découvrir la présence de cette bourgade de nids, peut-on lire dans la légende qui détaille, dans l’ouvrage Wildlife publié ce mercredi (éditions Biotope), l’histoire et les conditions dans lesquelles la spécialiste des images du monde animal a réalisé son œuvre baptisée « le Big Buzz ».
Bien que ces abeilles soient solitaires, leurs congrégations peuvent compter des centaines ou des milliers de nids sur des surfaces de la taille de plusieurs courts de tennis. Comme la plupart des abeilles, elles sont menacées par la disparition de leur habitat, l’usage des pesticides et le changement climatique, ainsi que par les pratiques agricoles qui perturbent leurs lieux de nidification. »
Laurent Ballesta dans la catégorie « portfolio »
Le concours couronne également le travail du Français Laurent Ballesta, photographe et biologiste sous-marin. L’océanographe, qui a remporté le prix de photographe animalier de l’année à trois reprises en 2017, 2020 et 2021, s’illustre cette fois dans la catégorie « portfolio », avec un ouvrage réunissant des images saisies lors de 32 plongées dans les profondeurs sombres et glaciales de l’Antarctique à l’occasion de sa dernière expédition.