Par Daniel Bozec – d.bozec@sudouest.fr
Tancé par son opposition sur l’éclosion tardive des projets, le maire écologiste Clément Rossignol Puech a donné le coup d’envoi d’investissements lourds d’ici 2026
Vers un « un cycle haut d’investissement, voire très haut, voire record au niveau béglais », annonçait l’an dernier, à la même époque, Clément Rossignol Puech. Nous y voici, à l’heure du rapport d’orientation budgétaire examiné mardi 21 février en conseil municipal. « 2023, c’est l’accélération des projets de la mandature », confirme le maire de Bègles, auquel l’opposition reproche souvent une forme d’inertie budgétaire.
Dix millions d’euros cette année, présentée comme l’année de « démarrage » de plusieurs chantiers, 17 en 2024, 20 en 2025, et 22 en 2026. Soit 69 des « 81,9 millions » d’euros du « plan pluriannuel d’investissement », dont 48,4 alloués aux « opérations de mandat ». Exemple : l’extension du groupe scolaire Jacques-Prévert, soit sept classes maternelles, dix élémentaires, un restaurant scolaire, le tout pour 17 millions. L’appel d’offres faisait l’objet d’une autre délibération.
Plan énergie
Idem pour la nouvelle cuisine centrale, un marqueur de la municipalité écologiste, avec la promesse de circuits courts maîtrisés et d’une alimentation 100 % bio en 2025, dont le coût atteint aujourd’hui 8,5 millions d’euros. 550 000 euros d’études lui sont alloués. Vient s’intercaler le « plan énergie bâtiment », porté à 1,2 million d’euros en 2023, dans un contexte de nécessaire maîtrise énergétique. Sont concernés la toiture et les huisseries de l’hôtel de ville ainsi que l’éclairage des gymnases.
Ce mardi 6 décembre, l’opposition s’est interrogée sur l’opportunité de revoir à la baisse le lourd investissement de la cuisine centrale. La majorité assume
L’extension du musée de la Création franche, « premiers aménagements » du parc des Sœurs de la charité, le modelage en cours du « parc jardin » dans le quartier des Terres-Neuves figurent, entre autres, parmi les investissements 2023. En dépit des « contraintes financières très fortes, nous avons décidé de ne pas augmenter les taux de la taxe foncière », prévient Clément Rossignol Puech, ajoutant à toutes fins utiles : « Elle n’a pas été augmentée depuis 2012 ; ça fait donc dix ans. »
« Taux plus élevés »
Christian Bagate, chef de file de l’opposition, « se perd un peu » dans la valse des chiffres prévisionnels, y voyant un « rapport de désorientations » et jugeant « un peu tardif » le « big-bang budgétaire » : « Nous allons maintenant emprunter avec des taux plus élevés ». Son collègue Mohammed Michrafy en remet une couche sur le confortable matelas de 14 millions d’euros issus de la vente de la Saemcib, l’ex-société HLM.
« On ne peut pas le placer, c’est de l’argent qui dort. Vous arrivez avec un programme très ambitieux, personne ne peut le contester, mais pourquoi un tel retard en matière d’investissement ? » Et de suggérer de ne pas faire peser sur les propriétaires béglais, dont « 85 % sont ouvriers, employés ou retraités », l’intégralité de la hausse des bases des impôts fonciers, inflation oblige, en diminuant la part municipale.
« C’est vrai que nous sommes dans la moyenne supérieure des communes de la Métropole », convient le maire, mais « ça ne sert à rien d’agiter le drapeau sur les taux, ça nous permet d’avoir des dépenses par habitant supérieures à la moyenne », de l’ordre de 321 euros, contre 317 euros.