Une vingtaine d’élu·es de la ville de Paris remettent ce vendredi un plan d’adaptation aux fortes chaleurs à la maire, Anne Hidalgo. Logements, loisirs, transports… Elles et ils demandent de revoir de fond en comble l’aménagement de la capitale.Paris est la ville européenne où les personnes âgées sont le plus exposées au risque de mourir de chaud, a rappelé une étude de la revue The Lancet Planetary Health le mois dernier. Quand la température est supérieure à la normale dans la capitale, la mortalité y est multipliée par 1,6 chez les plus de 85 ans. «Paris en été est une ville radiateur, sa forme urbaine accentue et intensifie les îlots de chaleurs urbains», explique Maud Lelièvre.
Les projections de la ville de Paris.
Dès lors, comment (sur)vivre à 50°C dans Paris ? Alors que la capitale a déjà enregistré une température maximale de 42,6 °C à l’été 2019, une mission d’information et d’évaluation (MIE) a été mise sur pied pour trouver comment garantir des conditions de vie acceptables lors des prochaines vagues de chaleur qui sont amenées à s’intensifier. Synthèse de ses 85 recommandations.→ Réseau de froid, toits peints en blanc ou encore placettes à l’ombre sur le modèle des villages du Sud ; le plan remis ce vendredi à la mairie de Paris laisse entrevoir une «nouvelle révolution haussmannienne», dit à Vert le président de la commission, Alexandre Florentin (Génération écologie).→ La priorité est d’engager «un big bang de la rénovation thermique des bâtiments», ajoute la rapporteure du texte Maud Lelièvre (MoDem). Végétalisation des immeubles, logements traversants, alternatives low-tech à la climatisation… à terme, la fraîcheur doit concerner chaque nouvel aménagement.→ Côté loisirs, le plan d’adaptation prévoit de rendre la Seine ou le canal Saint Martin baignables. Certains grands évènements sportifs ou culturels de l’été pourraient être décalés à des périodes plus fraîches de l’année pour prioriser l’eau vers les usages essentiels.Pour les populations les plus exposées, le rapport propose de dédier des lits supplémentaires à l’accueil des sans-abris, sur le modèle du plan «grand froid» en hiver ou d’aménager les horaires et les conditions de travail pour certaines professions, dont les ouvrier·es de chantier. Il y aura du boulot.
Pour résister aux canicules à 50°C, Paris a besoin d’une «révolution haussmannienne»