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SUD-OUEST : Par Daniel Bozec
Publié le 28/04/2023 à 18h36
Fondé par des éleveurs, le nouvel abattoir livre désormais une trentaine de collèges et lycées en viande bovine
Des clients à la découverte de l’abattoir de Bègles, rien de plus normal pour un outil rouvert en 2021, et dont le propriétaire, le Groupement des éleveurs girondins (GEG), n’est aujourd’hui pas peu fier. Particularité de la présentation du jour, mercredi 26 avril, les rangs des visiteurs ne comptaient que des gestionnaires et chefs de cuisine d’établissements scolaires. Et pour cause, l’abattoir a décroché un marché public de livraison en viande bovine auprès d’un groupement d’achat de 147 collèges et lycées du département.
Il avait ouvert en 2019, avant de fermer pour cause de malfaçon. L’abattoir du groupement des éleveurs girondins se veut à la pointe, notamment dans l’accompagnement des animaux
L’affaire conclue peut sembler technique, elle n’en serait pas moins « une première », y compris à l’échelle nationale, selon Philippe Nompeix, directeur général du GEG, sur un créneau d’ordinaire « réservé aux industriels ». Depuis le mois de janvier, et pendant trois ans, l’abattoir fournit 34 établissements, entre agglomération bordelaise et Sud-Gironde, soit 10 tonnes annuelles. Le bourguignon ou le rôti que les élèves trouvent dans leur assiette, c’est du circuit court garanti et de la « meilleure qualité qui soit ».
Critères révisés
Comment cette petite unité de production, qui fournit déjà la cuisine centrale de Bègles, a-t-elle obtenu un tel succès ? « On a modifié nos critères de choix », éclaire Jérôme Glère, coordonnateur du groupement de commandes : 30 % pour le prix, 35 % pour le bien-être animal, 35 % pour la qualité de la viande. « Il y a quinze ans, c’était 60 % pour le critère prix. » Philippe Nompeix le dit tout net, « au niveau du prix, on savait qu’on était hors-jeu [25 % plus cher]. Mais pour le reste, on a dit au jury qu’il ne trouverait pas mieux… »
« Ça permet à nos exploitations d’en vivre. Peut-être que de gros fournisseurs vendent moins cher, mais ils pressent comme des citrons nos collègues de la Vienne ou de la Haute-Vienne », prévient Serge Chiappa, éleveur et président du GEG. Les collectivités ont joué le jeu, renonçant à une partie des recettes de restauration dans un contexte d’inflation notoire : « Il ne fallait pas que les établissements nous disent : ‘‘Il y a l’inflation, on est obligé de réduire la qualité’’ », plaide Stéphane Le Bot, vice-président du Conseil départemental.