Les Départements qui ont la charge de 380 000 km de routes et des ouvrages d’art globalement vieillissants appellent à une nouvelle économie de la route.
« Le bon sens voudrait que ceux qui entretiennent le réseau routier bénéficient des revenus qu’il génère. Tout comme l’eau devrait payer l’eau, la route doit payer la route. La fin prochaine des concessions autoroutières et la nécessité de mettre en place la directive eurovignette est l’occasion de redéfinir le modèle économique de la route », a déclaré François SAUVADET, Président de Départements de France. L’usage de la route doit être adossé à un modèle économique répondant aux enjeux de la mobilité durable et de l’aménagement du territoire. Nous souhaitons ainsi qu’une partie des nombreuses ressources générées par la route (Taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques – TICPE, péages, cartes grises, etc.) lui revienne directement. Nous demandons que les Départements bénéficient d’une ressource affectée pour l’entretien, l’adaptation et la modernisation de leur réseau ».
Lors du Bureau de Départements de France s’est réuni à Lyon mercredi 6 septembre, ces derniers ont rappelé que les départements gèrent dans le cadre de budgets très contraints près de 380 000 km de routes, qu’ils entretiennent, aménagent, rénovent et sécurisent. Soit près de 4 milliards d’euros d’investissements annuels. Sans parler de l’entretien particulièrement coûteux des ponts et ouvrages d’art, dont l’état doit être régulièrement inspecté. Ils subventionnent également les projets routiers du bloc communal (qui gère 704 000 km de routes) et pour partie le réseau national via le contrat de plan État-région (CPER), dont la part consacrée aux routes par l’Etat vient d’être réduite de 50 %. Et d’ajouter que l’ensemble des routes françaises (un million de kilomètres) assure plus de 80% de la mobilité des personnes et des biens. « Le réseau routier est globalement vieillissant et nécessite un financement régulier pour en assurer la transformation et la modernisation sur le moyen et long terme. Les collectivités départementales sont prêtes à prendre leurs responsabilités pour réussir la décarbonation de la route. Celle-ci implique de relever le défi de l’électrification et de la massification des usages qui requière de lourds investissements, pour lesquels le soutien de l’Etat est nécessaire », explique François Durovray, Président de l’Essonne, et Président de la Commission Transports, Mobilités et Infrastructures.
Ce que souhaitent les Départements ? mettre fin à ce système aberrant dans lequel la route, alors qu’elle génère d’importantes recettes – fiscalité sur les carburants, péages, cartes grises…- n’en bénéficie pas en retour. Ils organiseront très prochainement des « rencontres de la route » pour contribuer à la redéfinition de son modèle économique, mobiliser les acteurs du secteur et faire connaître leurs propositions.