REPORTERRE :
Fin du suspens. Le conservateur néerlandais Wokpe Hoekstra a fini par convaincre suffisamment d’élus européens pour devenir le nouveau commissaire au climat. Le Parlement européen lui a donné son feu vert, le 5 octobre, avec une modeste majorité de 279 pour, 173 contre et 33 abstentions. Et pour cause : cette nomination est largement controversée… à cause du CV du principal intéressé.
Membre du Parti populaire européen (PPE), Wokpe Hoekstra a travaillé chez le pétrolier Shell et dans le cabinet de conseil McKinsey. Autre point de désamour, son attitude agressive à l’égard des pays d’Europe du Sud, alors qu’il était encore ministre des Finances des Pays-Bas.
« Pas les garanties éthiques et politiques suffisantes »
Président de la commission « environnement » du Parlement de Strasbourg, l’eurodéputé macroniste Pascal Canfin considère que les réponses apportées par Wokpe Hoekstra aux critiques sont positives. D’une part, parce qu’il promet de se battre pour un objectif de réduction d’au moins 90 % des émissions de gaz à effet de serre d’ici 2040, par rapport à 1990. D’autre part, parce qu’il assure vouloir boucler l’ensemble des textes prévus par le « pacte vert » d’ici mai 2024.
Ces promesses ne semblent pas avoir convaincu les élus du PS-Place publique, d’EELV et de la France insoumise, tous ayant voté contre le Néerlandais. Et ce, malgré les consignes de leur groupe à l’échelle européenne. « Monsieur Hoekstra n’offre pas les garanties éthiques et politiques suffisantes sur l’indépendance à l’égard des industries fossiles et sur sa volonté d’engager réellement des politiques écologiques ambitieuses », ont déclaré les écologistes français.