REPORTERRE :
Il n’y a pas d’amour, que des preuves d’amour. Alors qu’Emmanuel Macron déclarait dimanche au JT télévisé « adorer la bagnole », le gouvernement français a fait pression pour empêcher l’Union européenne d’abaisser les normes de pollution des voitures. Sûrement une illustration de « l’écologie à la française » vantée par le président de la République.
Au Conseil de l’Europe, la France a ferraillé aux côtés de l’Italie et eu gain de cause face à l’Allemagne. La position de Paris et Rome était également partagée par la Bulgarie, la Hongrie, la Pologne, la République tchèque, la Roumanie et la Slovaquie. Elle a permis de stopper un nouveau durcissement des normes de pollution sur les gaz d’échappement des voitures particulières.
« Un désastre pour la qualité de l’air »
À l’origine, la Commission européenne entendait réduire significativement les émissions d’oxyde d’azote (NOx) et de particules fines des véhicules alors que la pollution de l’air est responsable de 70 000 décès chaque année dans l’UE et que 98 % des habitants des villes sont exposés à trop de particules fines.
Pour contrer cette proposition, la France a invoqué la « compétitivité » de l’industrie automobile, ses 14 millions d’emplois dans l’UE et le besoin de financement pour les investissements des voitures électriques. Les normes sont finalement restées inchangées, ce qui a réjouit le lobby automobile. L’ONG Transport & Environment, citée par Le Figaro, a quant à elle parlé d’« un désastre pour la qualité de l’air » et d’une disposition qui « fait passer les profits records des constructeurs automobiles avant la santé des citoyens ».