Jusqu’à la lie. La militante et son association Alerte aux toxiques (ATT) ont réussi à récolter 125 000 euros pour pouvoir faire appel et reprendre la parole dans un dossier sensible concernant l’usage de pesticides dangereux en viticulture.
Sur le site de cagnottes en ligne Gofundme, l’objectif est désormais atteint pour la page «Soutien à AAT & sa porte-parole Valérie Murat». 125 000 euros ont été récoltés, qui permettront à l’association et à sa porte-parole de faire appel auprès de la cour de justice de Bordeaux.
En février 2021, le tribunal judiciaire de Libourne (Gironde) avait condamné ATT au paiement de cette lourde somme pour «dénigrement collectif» des vins de Bordeaux. Portée par le Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CVIB) et 25 autres plaignants, cette action visait le retrait d’un dossier de presse contenant les analyses de résidus de pesticides de 22 bouteilles de vins – principalement de Bordeaux – labellisés Haute valeur environnementale (HVE).
Dans une interview donnée en novembre 2021, Valérie Murat soulignait que le jugement n’avait pas porté sur le fond de l’affaire, c’est-à-dire la présence – attestée – de pesticides dangereux dans des vins labellisés HVE, mais sur le fait que sa démarche avait «sali les vins de Bordeaux avec des contenus volontairement anxiogènes».
Assorti d’une exécution provisoire, «le jugement du tribunal de Libourne obligeait AAT et sa porte-parole à payer solidairement la somme avant même une audience devant la Cour d’appel», rappelle l’association.
Mis en place en 2012 à la suite du Grenelle de l’environnement, le label HVE qui soutient les démarches visant à réduire le recours aux pesticides et engrais a été maintes fois pointé du doigt, car il permet un usage important de pesticides de synthèse.
Réalisées par le laboratoire Dubernet spécialisé en œnologie, les analyses conduites à la demande de Valérie Murat en 2020 avaient établi que la présence des résidus de pesticides dans les 22 bouteilles de vin testées ne dépassaient pas les seuils légaux.
Militante anti-pesticides depuis les années 2010, Valérie Murat date son engagement du décès de son père vigneron, mort en 2012 d’un cancer bronchopulmonaire reconnu comme maladie professionnelle.