Ce n’est pas le moment de débroussailler son jardin, ni les espaces verts. Avec la pluie de ces dernières semaines, aux pieds des arbres, l’herbe prend ses aises. Voilà qui convient à Dame nature et à son armada d’insectes pollinisateurs en pleine période de reproduction.

En ville, les herbes folles gagnent du terrain. Aux pieds des arbres, le vert s’impose. Cette année, la Métropole a d’ailleurs décidé de diminuer le nombre de coupes pour laisser la végétation s’épanouir.

Seulement deux fauches

À Bron, le vice-président de la Métropole de Lyon, Pierre Athanaze explique cette décision. « La première fauche se fera à partir du 15 juin et on l’effectuera progressivement. La deuxième se fera à partir du mois de septembre. On n’en aura plus que deux. L’avantage c’est que les insectes vont pouvoir se reproduire. Sinon les insectes pondent mais avant que la larve se soit transformée, on coupe et tout disparaît « , déplore-t-il.

À la Tour-de-Salvagny, Bleuenn Adam est chargée de mission pour Arthropologia. Elle sillonne les trottoirs, satisfaite de ce qu’elle voit. Sous les arbres, timidement mais sûrement, les fleurs ont pris racine. « Là, on a de la vipérine, on a du coquelicot et de la centaurée » dit-elle.

Diversifier les variétés de plantes

Cependant, en agglomération, le piétinement ou les déjections canines, peuvent empêcher la pousse d’une végétation qui conviendrait mieux aux pollinisateurs.
« En ville, on a des sols un peu piétinés, donc dans ce cas-là, on va voir des plantes qui ne sont pas très diversifiées ou pas très fleuries. Il y a toujours la possibilité de venir planter soi-même d’autres plantes, notamment en choisissant des plantes sauvages », souligne Bleuenn.

Depuis deux ans, une association égraine des arbustes aux pieds des platanes de Lyon. Cela constitue une alternative pour favoriser la biodiversité.

« Tous ces petits espaces « délaissés » urbains, mis bout-à-bout, cela représente une large surface végétale, détaille Matthieu Coumoul, naturaliste de l’association « des espèces parmi Lyon ». « Si l’on se met dans la tête d’un papillon, dit-il, cela devient un petit peu plus facile de se déplacer en ville, car, il y aura tous ces espaces riches en ressources alimentaires et pour s’abriter ».

Apporter de l’humidité aux pieds des arbres permet aussi de rendre plus vivable les périodes de canicule en ville.

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