Publié le 20 juin 2024 par QUE CHOISIR
À l’heure où les factures d’électricité restent élevées et où l’urgence environnementale se fait de plus en plus sentir, les kits solaires semblent intéressants, à la fois financièrement et pour la planète.
Les rayons du soleil comme source d’énergie et d’économies : cette idée peut faire rêver… Face à l’installation coûteuse et contraignante de panneaux photovoltaïques sur le toit des habitations, la mise en place de kits solaires légers constitue une alternative simple et accessible. Certains Français sont déjà passés à l’acte, d’autres y pensent sérieusement. Mais que choisir parmi les nombreuses références présentes sur ce marché en plein essor ?
Depuis 5 ans environ, des modèles nomades de panneaux solaires sont disponibles dans les rayons des grandes enseignes de bricolage. Commercialisés à des prix attractifs, ces kits, faciles à poser et à utiliser, disposent de tous les atouts pour séduire une clientèle désireuse d’allier écologie et économie. « Nous possédons aujourd’hui de plus en plus d’équipements électriques. Je souhaitais apporter ma pierre à l’édifice pour la protection de l’environnement, mais aussi maîtriser ma consommation d’énergie et son coût », confie Pascal Margues, propriétaire de deux kits solaires qu’il a positionnés sur un des murs de sa maison, située dans la banlieue de Bourges (18).
Le principe de l’autoconsommation
Concrètement, chaque panneau, fixé sur le sol d’une terrasse, sur un toit ou le mur d’une maison, ou encore le long d’un balcon comme un brise-vue, absorbe la lumière du soleil et la transforme en électricité de courant continu. Un micro-onduleur, connecté au dispositif, le convertit ensuite en un courant alternatif afin d’alimenter, via une prise électrique branchée au compteur, l’électroménager du logement placé près de l’installation.
L’usage des kits solaires permet donc de produire sa propre électricité à domicile. Ensuite, le principe de l’autoconsommation est des plus simples : les appareils de la maison recourent à cette production électrique en priorité, ce qui réduit la quantité d’énergie à acheter auprès du fournisseur. À noter que s’il y a un surplus, celui-ci sera réinjecté dans le réseau général. « Avec une installation équivalente à 500 W, il est possible de diminuer sa facture d’électricité d’environ 20 %, indique Nicolas Planté, directeur commercial de Saphir Solaire. À condition que les panneaux soient bien orientés, idéalement vers le sud. » Autre préconisation pour optimiser sa consommation : mettre en marche ses appareils les plus gourmands en énergie, comme le lave-vaisselle ou le lave-linge, pendant les heures d’ensoleillement maximal (soit ordinairement entre 12 et 16 heures).
Rappelons toutefois qu’avant de poser des kits solaires, il faut analyser sa facture d’électricité et déterminer son niveau de consommation de départ – aussi appelé « talon ». Ce dernier permet d’identifier la quantité minimale d’électricité nécessaire à une habitation lorsqu’aucun équipement n’y fonctionne. Une fois que ce niveau est connu et défini, il est plus aisé d’adapter, voire d’optimiser son recours à l’énergie solaire pour revoir simultanément à la baisse ses coûts énergétiques et son empreinte carbone. « Grâce au système de réglage de l’inclinaison, je peux modifier l’orientation de mes panneaux solaires, notamment pendant les journées ensoleillées, explique Jean Leroy. J’agis ainsi sur ma production d’électricité et je parviens à effacer mon talon de consommation. » Ce particulier a positionné des panneaux solaires sur le sol de la terrasse de sa maison, dans les environs de Rouen (76), une région plutôt désertée par le soleil.
Des critères de choix à prendre en compte
Différents kits solaires, dits plug and play, sont aujourd’hui distribués dans les grands magasins de bricolage et sur Internet. Et si vous tapez « kits solaires » sur n’importe quel moteur de recherche, vous verrez apparaître à l’écran un grand nombre de sites dédiés. Mais avant de choisir tel ou tel équipement, n’oubliez pas quelques règles essentielles.
Installation La première concerne la facilité d’installation. Sur ce point, il est préférable d’acheter des panneaux de petite taille, aisément manipulables et transportables. « J’ai pu effectuer seule la pose, le montage et les connexions électriques de tous ceux installés au sol de ma terrasse », raconte Ginette Lemée, 90 ans.
Solidité Deuxièmement, il faut vérifier la solidité du support,car il est le garant de la sécurité face aux éventuelles intempéries (les vents forts notamment) et de la longévité du dispositif.
Micro-onduleur Troisième priorité : la qualité du micro-onduleur. Responsable de la conversion de l’énergie solaire en électricité utilisable par vos appareils, ce composant électronique doit être de haute performance et répondre à certaines normes.
Application Enfin, le dernier paramètre à prendre en considération est la mise à disposition d’une application numérique offrant un suivi en temps réel de la quantité d’énergie solaire générée par chaque panneau. Grâce à cet outil, spécifique au fabricant ou générique, vous avez en effet la possibilité d’adapter votre consommation en fonction de la production de l’installation. « Ce qui est intéressant, c’est de pouvoir consommer immédiatement l’énergie que l’on vient de produire, rapporte Clément Rimmele, propriétaire de quatre kits solaires positionnés sur différents points de sa maison, située dans la région de Nantes (44). Pour ma part, j’ai réalisé 13 % d’économie sur ma facture annuelle, sachant que je suis équipé en tout-électrique, chauffage compris. »
Différents acteurs sur le marché
Précurseurs, Sunology et Beem Energy restent des valeurs sûres dans ce secteur de plus en plus concurrentiel.
Sunology Vincent Arrouet, cofondateur de Sunology, met en avant « l’urgence environnementale et l’explosion des besoins énergétiques » pour développer l’énergie solaire en France, notre pays étant largement en retard dans ce domaine par rapport à ses voisins européens. Sa station Sunology Play2, d’une puissance de 450 W, est conçue et assemblée dans l’Hexagone et proposée à partir de 699 € – la batterie est en option. Sachez qu’une version en intégrant une, la Sunology Play Max, est disponible pour 100 € de plus. « Nous avons créé une station solaire équipée d’une batterie embarquée qui permet de stocker l’énergie produite pour la réutiliser plus tard dans la journée », précise Vincent Arrouet.
Beem Energy Du côté de Beem Energy, entreprise active dans le domaine des kits solaires depuis 2019, c’est le modèle Beem On, d’une puissance de 460 W et de fabrication française, qui est commercialisé, au prix de 629 €. « Nos priorités sont la qualité et la sécurité de nos produits, afin d’offrir aux utilisateurs une expérience rentable et durable. L’idée n’est pas de surcharger l’installation, mais de l’adapter au niveau de consommation estimé du foyer, et ainsi de tendre vers un maximum d’autonomie », souligne Pierre-Emmanuel Roger, cofondateur de Beem Energy. Plus récente sur le marché, la start-up Saphir Solaire présente, quant à elle, le kit Saphir 500. Conçu et monté sur le territoire national, il s’affiche à 699 € pour une puissance de 500 W. « En tant que nouvel acteur, nous pouvons utiliser des produits de dernière génération, à la fois puissants et performants, notamment au niveau du micro-onduleur », affirme Nicolas Planté, directeur commercial de la société.
Il existe encore bien d’autres marques distributrices de panneaux nomades et des offres à tous les prix, mais il faut rester vigilant sur leur contenu. Et penser notamment à vérifier si la livraison est gratuite ou non, car son montant peut s’avérer rédhibitoire. Loin d’un effet magique de réduction effective de la facture d’électricité, l’achat de stations et de kits solaires marque un premier pas vers la quête d’une plus large autonomie en matière d’énergie, à terme source de réelles économies d’argent.
Quelques règles à suivre
Poser des kits solaires n’exige pas de formalités particulières, mais vous devez connaître certaines réglementations et recommandations liées à leur usage.
Installation < 1,80 m de haut Si l’installation est située à moins de 1,80 m de haut : aucune démarche en mairie n’est nécessaire, mais faites une déclaration auprès d’Enedis.
Installation > 1,80 m de haut Si vos kits sont placés à une hauteur supérieure à 1,80 m (sur un toit, par exemple) : une déclaration préalable de travaux en mairie, mais également une déclaration auprès d’Enedis sont obligatoires afin d’obtenir la validation de la convention d’autoconsommation solaire. Cette dernière est simplement déclarative, et elle ne peut être refusée dans le cas d’un dispositif photovoltaïque de moins de 3 000 W.
Bon à savoir Certaines régions ou métropoles proposent aux particuliers des aides financières pour l’équipement en kits solaires. Renseignez-vous auprès de votre collectivité