REPORTERRE : Il n’y aura pas de nouveau barrage hydroélectrique sur le Rhône. La Compagnie nationale du Rhône (CNR), qui souhaitait construire cette retenue sur le troisième plus long fleuve de France, a mis un terme à l’étude de ce projet.
Il s’agissait de créer une chute d’eau de 6,8 mètres de haut qui aurait produit 140 gigawattheures (GWh) par an, soit la consommation électrique annuelle de 60 000 habitants.
« L’État a fait connaître le 29 août sa décision de ne pas poursuivre le projet de construction d’un nouvel aménagement hydroélectrique sur le Rhône, entre Saint-Romain-de-Jalionas (Isère) et Loyettes (Ain). CNR prend acte de cette décision, qui met un terme à l’étude du projet Rhônergia et ouvre une nouvelle phase de discussion avec l’État pour identifier de nouveaux projets en lien avec le fleuve », a déclaré la compagnie dans un communiqué de presse.
Le dernier tronçon naturel du Rhône menacé
L’édification de ce nouveau barrage était contestée car il aurait détruit le dernier tronçon naturel et non artificialisé du Rhône.
Cet abandon a été décidé par l’État au motif officiel que cette retenue aurait provoqué une interaction incompatible avec le fonctionnement des réacteurs la centrale nucléaire du Bugey, dans l’Ain, situé à quelques kilomètres en amont, dont le système de refroidissement dépend du niveau du fleuve.
Les études préalables ont soulevé « des risques techniques sur le projet EPR2 du Bugey, qui auraient pu conduire à une augmentation des coûts et un retard de calendrier pour ce projet, et des enjeux potentiels sur la sûreté de l’exploitation de la centrale nucléaire de production électrique existante », a indiqué la direction générale de l’énergie et du climat (DGEC), dans une déclaration écrite transmise à l’AFP.