Depuis 2018, un vaisseau spatial (surnommé « l’ovni) » trône au-dessus de la Garonne aux Bassins à flot. Retour l’histoire de l’oeuvre, qui fait partie d’un tryptique.
Par Anaelle Montagne
Suivre Actu Bordeaux
Elle est apparue inopinément en 2018, aux Bassins à flot. Soucoupe volante, ovni, vaisseau spatial ? Difficile à définir, l’oeuvre semble tout droit sortie d’un film, à ceci près qu’aucun alien n’en est sorti (jusqu’ici).
Six ans après son installation, sa présence incongrue attise toujours la curiosité des Bordelais et des touristes qui s’égarent près des bassins. Le Vaisseau spatial, de son vrai nom, a été sculpté par l’artiste anglaise Suzanne Treister.
Il fait partie d’un tryptique, qui englobe deux autres oeuvres drastiquement différentes installées à Bordeaux.
Une épave de la guerre devenue vaisseau spatial
Le vaisseau est « issu de l’idée » de la transformation d’une épave de navire de la Seconde guerre mondiale. C’est lors d’une visite guidée sur la Garonne organisée par la Métropole que l’artiste découvre les épaves de bateaux, datant de 1944, qui se dévoilent lorsque le fleuve est bas.
« J’ai trouvé ça étrange que personne ne les ait sorties de là, raconte Suzanne Treister dans une interview à Bordeaux Métropole. La Seconde guerre mondiale semblait sortir tout droit de l’eau. »
Vidéos : en ce moment sur Actu
Pour l’artiste, dont les grand-parents ont été tués pendant l’Holocauste, c’est évident : elle doit créer une oeuvre à partir de cette idée, « qui encourage à envisager, imaginer et construire un avenir différent ». Fascinée par les changements causés par la technologie dans notre société, elle décide donc de créer ce vaisseau spatial.
Elle précise, dans l’interview, qu’il n’a « rien à voir avec les extraterrestres ou les aliens » et n’est pas un Ovni. Plutôt un objet symbolique, qui part d’une histoire réelle et se veut un espace pour l’imagination et incarne « les possibilités de changement » de notre société.
Les deux autres oeuvres du tryptique
Lors de la même visite de Bordeaux, Suzanne Treister réalise que Jacques Ellul, philosophe anti-technologie, est Bordelais. Elle décide de créer une seconde oeuvre, un pavillon placcé en bord de Garonne, rive droite, pour rendre hommage à sa pensée et questionner son positionnement.
Le pavillon vert clair, aujourd’hui dressé au parc des Angéliques, est un miroir de l’architecture bordelaise à l’extérieur et contient, en son centre, un puits. Des livres y sont exposés et, au sol, sont inscrites les pensées d’écrivains et philosophes.
La troisième oeuvre du tryptique est installée à Floirac, dans la coupole du Grand équatorial de l’observatoire. Sur le pourtour de la coupole sont installés des livres de sciences-fiction qui ont marqué l’histoire du genre.
Elle représente « les idées liées aux théories des futures technologies, aux utopies et dystopies, aux débats (…) sur la direction que l’avenir est en train de prendre ».