Par Aubin Eymard avec Arnaud Dejeans
SUD-OUEST : Publié le 27/07/2022 à 20h12
Le niveau d’eau de la Garonne est en baisse par rapport aux années précédentes. Même phénomène du côté du Ciron
Cette année, le Sud-Ouest fait face à des températures historiques. Depuis juin, deux épisodes de canicule ont déferlé sur la région avec leur lot de désagréments. Les récents incendies à Landiras et La Teste-de-Buch se sont nourris de ces chaleurs extrêmes et ont compliqué la tâche des pompiers. La terre a brûlé, le ciel s’est assombri à cause de la fumée. Pendant ce temps, le niveau de la Garonne n’a cessé de baisser.
Entre Cadillac, Langon et La Réole, le fleuve a perdu 80 centimètres sur le simple mois de juillet. Un phénomène qui n’est pourtant pas si inhabituel. « Je n’ai pas d’éléments qui m’inquiètent fortement. Le niveau d’eau n’est pas alarmant, on a déjà vu cela dans le passé. C’est peut-être un peu plus précoce cette année », explique Michel Lapoulayere, chef du service territorial Garonne aux Voies Navigables de France (VNF). « On a une sécheresse avérée liée au réchauffement climatique, il va falloir qu’on s’y habitue », ajoute-t-il.
Comme tous les étés, la Garonne a entamé sa période d’étiage, le moment de l’année où le niveau d’un cours d’eau atteint son point le plus bas. La forte sécheresse qui s’amplifie n’inquiète pas plus le gestionnaire du fleuve. Celui-ci est particulièrement bien alimenté au niveau de Toulouse selon VNF. La centrale de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, peut aussi servir de roue de secours. « La centrale nucléaire stocke de l’eau dans des bassins que nous pouvons utiliser pour rééquilibrer le fleuve de temps en temps », rassure Michel Lapouyalere.
Demi-tour impossible
À l’office de tourisme de Cadillac, la baisse du niveau de la Garonne se fait ressentir. La collectivité a investi dans deux pontons capables d’accueillir des bateaux de croisières. Depuis début mars, 18 des 68 escales prévues au port de la bastide ont dû être annulées en raison de la trop faible largeur du cours d’eau. La majorité en juin et juillet. Certaines embarcations font 180 mètres et ne peuvent plus faire demi-tour une fois qu’elles ont accosté.
« Nous avons déjà connu deux années comme cela en 2019 et en 2003. Cela ne nous fait pas peur mais c’est frustrant, la collectivité devra entamer une réflexion avec de nouveaux opérateurs à l’avenir », confie la directrice de l’office de tourisme Céline Maison. Ces escales annulées sont une perte financière pour la Ville. L’appontement rapporte 450 euros hors taxe, par escale. Des retombées économiques qui impactent également les commerçants, producteurs, vignerons et professionnels du tourisme de tout l’arrière-pays.
Le Ciron a beaucoup baissé
Les amoureux de canoë vont-ils pouvoir descendre le Ciron jusqu’à la fin de l’été ? C’est encore possible pour l’instant, mais la saison n’est pas encore terminée. Depuis début juillet, la glissière de Bernos-Beaulac n’est plus alimentée en eau à cause du faible débit. “Cela arrive normalement plus tard dans la saison. C’est plutôt un niveau d’eau de fin août”, remarque le club de canoë-kayak de Bernos. Les amateurs de pagaie peuvent encore louer des embarcation à Bernos-Beaulac, Villandraut et Bommes. Plus la saison va avancer, plus les bateaux vont frotter.