À l’occasion de la journée internationale des migrants samedi 18 décembre, la municipalité a rencontré sept familles de migrants parrainées par d’anciens élus et des habitants de la commune. Un parrainage pour permettre à ces personnes venues d’Europe de l’est ou d’Afrique de sortir de la misère.

Rencontre entre les élus de Bègles et sept familles de migrants à l'occasion de la journée internationale des migrants le 18 décembre.
Rencontre entre les élus de Bègles et sept familles de migrants à l’occasion de la journée internationale des migrants le 18 décembre. © Radio France – Erwan Chassin

La municipalité de Bègles a rencontré samedi 18 décembre, sept familles de migrants parrainées par des habitants de la commune ou d’anciens élus. Un temps d’échange à l’occasion de la journée internationale des migrants, pour parler de ce que ces parrainages ont pu apporter à ces personnes qui ont souvent traversé l’enfer.

Comme Adana – nom volontairement modifié -. Si elle est en France aujourd’hui, ce n’est pas par choix mais par obligation. Il y a huit ans elle, son mari et ses enfants ont dû fuir l’Albanie à cause de la mafia et de la corruption. Elle décrit les moments très difficiles qu’ils ont connus. « Un jour, nous avons décidé de quitter le logement que nous occupions illégalement ». Leur nouvelle habitation était une simple tente installée sur les berges de la Garonne. 

Même si Adana et sa famille sont forts, certains moments se révélaient terribles pour cette maman.  » Quelquefois je marchais seule à Bègles, en train de prier » . Prier pour sortir ses enfants de là.

« Quand ils sont entrés à l’école en France, nous habitions encore sous cette tente. Mais il fallait s’accrocher pour les enfants, au moins » dit-elle.  » Il y a des moments où je pleurais » .

Adana, albanaise, explique l’un des moments les plus difficiles qu’elle a connu.

Des moments de galère partagés 

Ces moments-là, Christine les a connus aussi en tant que marraine d’Adana et sa famille. « Je me rappelle que nous disions aux enfants que nous avions planté la tente parce que c’était les vacances, pour adoucir un peu ce parcours du combattant. »

Être marraine ce n’est pas un long fleuve tranquille, loin de là. L’objectif c’est de régulariser au plus vite la situation d’Adana et de sa famille. Écrire des montagnes de lettres, passer des centaines de coups de téléphone à la préfecture pour faire avancer ce dossier. Pendant huit ans, Christine a œuvré pour tenter d’obtenir ce sésame qui ouvrirait à cette famille albanaise les portes de la sécurité : le titre de séjour.

« Je ne savais pas si j’allais les revoir libres ou avec des menottes aux poignets »

Pour la famille d’Adana, le malheur a pris fin lors du premier confinement.  » Nous avons reçu une convocation de la part de la préfecture ». Ce jour-là, toute la famille d’Adana est entrée dans le bâtiment, « Je ne savais pas si j’allais les revoir libres ou avec des menottes aux poignets » se souvient Christine qui faisait les cent pas à l’extérieur.  » Et puis ils sont finalement sortis libres en brandissant ce papier blanc, le sourire aux lèvres » . Les titres de séjour. C’était la fin du calvaire. Adana et son mari ont pu trouver en emploi, en CDI et se loger dignement. 

L’action de la municipalité de Bègles 

Si la famille d’Adana a pu s’en sortir, c’est aussi grâce à la mairie qui a mis en place depuis une vingtaine d’années ces parrainages républicains.

Bègles fait partie de la petite quinzaine de villes Françaises membres de l’association nationale des villes et territoires accueillants (ANVITA). C’est à ce titre qu’elle parvient à mettre en place ce système de parrainage qui peut permettre aux migrants d’éviter jusqu’à l’expulsion. Le maire s’engage pour ces migrants, là aussi au travers de coups de téléphone ou de courriers à la préfecture pour apporter la garantie à l’État que les sept familles de migrants parrainés ne posent aucun problème à la société.

« Même lorsqu’elles arrivent sans papier, ces personnes sont béglaises », Clément Rossignol-Puech le maire de Bègles.

Le maire de Bègles Clément Rossignol Puech au sujet de l’action de la mairie pour ces migrants.

En tout sept familles sont épaulées par la mairie. Cinq d’entre-elles ont fini par obtenir un titre de séjour, deux sont encore dans l’attente . Toutes ont été déboutées du droit d’asile.

Bègles : sept familles de migrants parrainées par d’anciens élus et des habitants