Les frites, c’est pour bientôt.

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Le poulet de demain sera non seulement imprimé en 3D, mais il sera en plus cuit simultanément (et de façon parfaite). C’est Scientific American qui s’est penché sur la stupéfiante invention née du travail d’une équipe d’ingénierie mécanique de l’Université Columbia: une machine qui imprime un «faux» poulet semblable à un vrai, cuit uniformément et doré à souhait.

Nous n’en sommes encore qu’au stade de la preuve de concept, c’est-à-dire l’une des phases qui mènent à la fabrication d’un prototype, mais le projet semble avancer de façon plus que convaincante. Comme la présente l’article publié par ce groupe de recherche, l’invention résulte de la combinaison entre un cuiseur laser à longueur d’ondes multiple, de taille standard, et une imprimante de nourriture 3D, aux dimensions voisines de celles d’un four micro-ondes.

Quatre ans après le premier steak

Il est d’ores et déjà possible d’imprimer de nombreux aliments en 3D, la technologie ayant effectué des pas de géant depuis la première impression d’un steak en 2018. La véritable innovation proposée par l’équipe de Columbia concerne la cuisson simultanée. À mesure que le bras robotisé de l’imprimante dépose les fines couches de purée de poulet, des rayons lumineux à haute puissance parcourent l’espace afin de cuire l’ensemble progressivement, avec une précision digne d’un laser.

Jonathan David Blutinger, qui a dirigé les recherches et la rédaction de l’article scientifique, explique que cette technique qui permet un grand contrôle n’est pas si éloignée de celle du chalumeau utilisé pour obtenir la crème brûlée parfaite. D’ailleurs, si le groupe de recherche n’a pour l’instant testé sa découverte que pour obtenir le poulet parfait, il indique bien qu’un tel appareil, une fois sa mise au point aboutie, pourrait être capable de produire et de cuire bien d’autres types d’aliments.

L’un des atouts de cette imprimante-cuiseuse réside dans la personnalisation possible des cuissons et des compositions. Blutinger imagine une machine dotée d’un lecteur de QR code, qui puisse préparer des plats adaptés aux goûts et aux restrictions alimentaires de chacun.

D’un bout à l’autre du spectre

Si la cuisson est apparemment aussi réussie, c’est parce que la technologie employée utilise plusieurs longueurs d’ondes afin d’apporter différents types de cuisson. Par exemple, un laser bleu à ondes courtes pour pénétrer la viande au plus profond, et un rayon infrarouge (à ondes plus longues) pour marquer l’extérieur ou la faire griller.

Les premiers retours effectués par des observateurs semblent incroyablement positifs, même s’il reste des challenges techniques à surmonter. Et notamment celui-ci: si la machine cuit la viande au fur et à mesure pendant que le bras de l’imprimante ajoute une couche supplémentaire, il est probable que la viande cuite soit au contact de la viande crue pendant au moins quelques instants, ce qui peut poser des problèmes en matière d’hygiène.

À court terme, il est absolument inenvisageable qu’une telle invention puisse débarquer dans nos cuisines individuelles. En revanche, elle pourrait bien arriver d’ici quelques années dans les cuisines de certains chefs avides d’innovation. Ceux-ci n’ont cependant pas trop de souci à se faire pour leur job, estime Liam McLeod, chef basé à Denver (dans le Colorado), qui travaillait auparavant dans l’impression d’aliments et qui estime que cela leur permettra simplement «d’ajouter un outil à leur arsenal».

Chérie, j’ai imprimé le poulet en 3D (et je l’ai cuit simultanément)