Comme son nom le laisse imaginer, ÉCOMÉGOT collecte les mégots de cigarette pour encourager la propreté urbaine et la préservation des sites naturels. Une démarche environnementale qui vise aussi à sensibiliser les usagers à la pollution engendrée par les mégots et à favoriser le mieux-vivre dans les espaces publics.
Retour sur la naissance d’ÉCOMÉGOT
Ils ont beau être petits, ils font un grand mal à la planète. Les mégots de cigarette qu’on retrouve partout, sont responsables de pollution chimique et organique, autant que visuelle. 40 milliards sont négligemment jetés au sol chaque année en France et, chacun étant constitué de 2 500 composants chimiques, ils mettent jusqu’à 12 ans à se dégrader ! Beaucoup se retrouvent dans les canalisations puis dans les océans…
Lors de séjours dans plusieurs grandes villes à l’étranger, Erwin Faure remarque que les sols n’y sont pas constellés de ces petits déchets pourtant si courants chez nous, grâce à des campagnes de sensibilisation et des dispositifs adaptés. De retour à Bordeaux dont il est originaire, ce spécialiste en développement économique qui s’intéresse aux nouveaux modèles d’entreprises, s’emploie donc à créer un concept novateur permettant de collecter, recycler et valoriser les mégots. En 2016, ÉCOMÉGOT voit le jour sous la forme d’une entreprise de l’économie sociale et solidaire, qui vise à débarrasser les villes et les espaces naturels des mégots de cigarette.
ÉCOMÉGOT à la loupe
Le dispositif de collecte s’adresse aux structures privées et publiques de tous secteurs : gestionnaires des côtes littorales ou des espaces de montagne, communes, entreprises du tourisme, universités… Les équipes d’ÉCOMÉGOT réalisent un diagnostic du besoin pour déterminer le nombre de cendriers nécessaires dans chaque point de collecte, puis installent les bornes en les intégrant au paysage urbain. L’entretien et la maintenance des cendriers sont réalisés par ÉCOMÉGOT en collecte directe, ou à travers une rotation des urnes mises à la disposition des structures. Dans le centre de Bordeaux, la collecte est réalisée à vélo pour éviter de produire du CO2.
ÉCOMÉGOT a déposé un brevet en 2020 pour transformer les mégots en matière plastique. L’usine située en périphérie de Bordeaux, intègre les machines qui permettent d’extraire l’acétate de cellulose contenue dans les filtres et de les transformer en une matière plastique recyclée et recyclable. La dépollution quant à elle se fait sans eau ni solvants !
En parallèle, ÉCOMÉGOT mène un programme de sensibilisation des usagers à la propreté urbaine, à travers des supports qu’elle met à disposition de ses partenaires. Ses équipes se déplacent pour des formations, des ateliers ou des animations sur les lieux d’implantation.
Cette initiative poursuit de multiples objectifs. Environnementaux d’abord, en limitant la pollution générée par les mégots : sur les trottoirs et dans les milieux naturels, dans les réseaux d’eaux pluviales et usées, mais aussi au cours de leur incinération ou de leur enfouissement. Économiques ensuite, en permettant des économies de traitement pour les territoires, tout en encourageant la création d’emplois solidaires. En effet, les cendriers sont fabriqués par un atelier d’insertion local : une borne fournit 7 heures de travail à une personne éloignée de l’emploi. La filière de recyclage en cours d’élaboration constitue elle aussi un potentiel vecteur d’emplois. Enfin, les objectifs poursuivis sont aussi citoyens, avec la sensibilisation des habitants.
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