Ces réparations devraient permettre à EDF de respecter le calendrier de chantier du réacteur nucléaire pressurisé européen, qui a déjà connu d’importants retards.
LE MONDE : L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a jugé, mercredi 20 octobre, « acceptable » la solution proposée par EDF pour réparer le dernier problème en date sur le chantier du réacteur nucléaire pressurisé européen (EPR) de Flamanville (Manche), celui des soudures dites de « piquages », tout en demandant des éléments complémentaires.
Le gendarme du nucléaire explique ne pas s’opposer à la pose d’un collier de maintien sur ces raccordements de tuyauterie souffrant d’un « écart de conception », évitant ainsi à EDF des réparations plus complexes qui auraient menacé le démarrage de ce réacteur de nouvelle génération fin 2022, après déjà dix ans de retard.
L’ASN « considère que la solution proposée par EDF est acceptable dans son principe » mais « se prononcera définitivement lorsqu’EDF aura apporté les éléments attendus concernant la démonstration de l’efficacité du dispositif, les exigences de conception, de fabrication et d’exploitation applicables aux colliers et la qualité des soudures d’implantation autour desquelles ces colliers seront montés », détaille-t-elle dans une note.Lire aussi Article réservé à nos abonnésElection présidentielle : le nucléaire, un sujet qui divise les candidats pour 2022
Trois options de réparation possibles
« On n’a pas d’objection de principe à la solution proposée, mais il reste du côté d’EDF à finaliser la conception de cette solution et à solliciter l’ASN sur la base d’un dossier technique pour qu’on puisse conclure définitivement », a expliqué à l’Agence France-Presse (AFP) Julien Collet, directeur général adjoint de l’ASN.
L’ASN avait rendu public en mars un écart de conception signalé par EDF concernant trois piquages du circuit primaire principal − dans lequel circule l’eau qui refroidit le cœur du réacteur − de l’EPR en construction. Le piquage correspond à la partie d’une tuyauterie qui la raccorde à une autre. Trois options se présentaient : consolider les piquages avec des colliers de maintien, couper et remplacer les tronçons en question et réparer les soudures. Seule la première permettait de respecter le calendrier, qui a déjà connu d’importants retards.
« EDF n’évoque pas la nécessité de revoir son planning pour la mise en place de ce dispositif » de collier, tandis que les autres solutions auraient pris « plusieurs années », estime M. Collet.
L’EPR de Flamanville, dont l’édification a commencé en décembre 2007, devait être mis en service en 2012, mais son chantier a été affecté par de nombreux déboires et surcoûts.