Par Sudouest.fr avec AFP
Ces réparations de pièces défectueuses pourraient prendre « des mois, voire quelques années » selon Pietro Barabaschi, le directeur général du projet de fusion nucléaire Iter, situé à Saint-Paul-les-Durance dans les Bouches-du-Rhône
Le projet international de fusion nucléaire Iter, qui vise à révolutionner la production d’énergie, va devoir réparer plusieurs pièces essentielles qui présentent un défaut, avec comme conséquence des retards dont la durée reste à déterminer, a indiqué son directeur général. « Nous avons deux problèmes, » a expliqué jeudi Pietro Barabaschi, nouveau directeur général de ce projet international de recherche qui rassemble sept partenaires : Chine, Corée du Sud, Etats-Unis, Inde, Japon, Russie et Union européenne.
Des chercheurs américains ont réussi à produire plus d’énergie par la fusion nucléaire que celle qui a été nécessaire pour la provoquer. Une avancée majeure, mais qui devrait prendre des décennies avant d’être viable à l’échelle industrielle et commerciale
Des écarts pouvant aller jusqu’à deux centimètres ont été découverts sur des parties qui doivent être soudées entre elles pour former la « chambre à vide », gigantesque boucle en forme de chambre à air où se produira la réaction de fusion. Trois de ces « secteurs », déjà arrivés sur le site d’Iter, à Saint-Paul-les-Durance, en Provence (sud de la France) sont concernés. L’un d’eux a même déjà été installé dans la fosse dans laquelle doit avoir lieu l’expérience et devra en être retiré.
Un impact financier ?
Deuxième défaut relevé, des traces de corrosion sur les « écrans thermiques » qui doivent protéger de la très forte chaleur émise lors de la fusion. Ce qui pourrait aboutir à des fuites de l’hélium utilisé dans le circuit de refroidissement. Ces réparations vont retarder le projet. « Ça n’est pas un processus qui prend des semaines, mais des mois, voire quelques années », a expliqué Pietro Barabaschi.
Les avantages de la fusion sont nombreux : elle ne génère pas de CO2, moins de déchets radioactifs, et ne présente pas de risque d’accidents nucléaires. Le point sur son fonctionnement
La date de première production de plasma, indispensable à la fusion, initialement prévue pour 2025, ne pourra être tenue, a-t-il indiqué. Ces incidents auront également un impact financier. « Nous devons refaire nos plans pour minimiser les coûts supplémentaires, » reconnaît Pietro Barabaschi, sans faire de chiffrage précis à ce stade.
L’élaboration et la mise en œuvre de ce nouveau calendrier seront scrutées par l’Autorité de sûreté nucléaire française, qui a pointé « un défaut de culture de sûreté » lors de ses inspections d’Iter, a indiqué Bastien Lauras, chef de la division de l’ASN Marseille.