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Gironde : ce que l’on sait du projet de RER métropolitain
Le RER métropolitain a pour objectif de fluidifier les mobilités autour de la métropole bordelaise. © Crédit photo : Laurent Theillet / « Sud Ouest »

Par Bertrand Ruiz – b.ruiz@sudouest.fr
Publié le 24/09/2022

Deux mois pour s’informer, questionner, contribuer à la naissance du futur RER métropolitain. Du 20 septembre au 19 novembre, les Girondins ont la possibilité de se pencher sur un projet de nature à modifier considérablement l’offre de mobilité sur le territoire. Mais de quoi parle-t-on au juste ? Voici quelques éléments, tirés du dossier de concertation, de nature à préciser l’une des initiatives susceptible de fluidifier les transports dans un département dont le nœud métropolitain est bien congestionné.SUR LE MÊME SUJET

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Une étoile à cinq branches

Trois lignes pour une étoile à cinq branches avec la métropole et la gare Saint-Jean en son centre. Imaginé pour optimiser le réseau TER actuel, le projet de RER métropolitain considère la gare de Bordeaux comme une gare de transit, et non plus le lieu de départ ou d’arrivée de déplacements intragirondins. Demain, il sera possible d’aller systématiquement de Libourne à Arcachon, sans avoir à changer de train à Bordeaux, comme le permet aujourd’hui l’expérimentation lancée il y a peu, mais aussi de traverser la préfecture pour rallier le nord (Saint-Mariens/Saint-Yzan) et le sud (Langon) du département sans quitter sa banquette de train.

Mais pour tenir les ambitions de ce RER métropolitain, il convient de réaménager en profondeur trois lignes ferroviaires, tout en créant deux nouveaux pôles d’échanges multimodaux, à Talence-Médoquine et au Bouscat (actuellement en travaux).

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Trois lignes à réaménager

La ligne Libourne-Arcachon (94 kilomètres, 21 000 voyageurs et 64 trains par jour à l’horizon 2030) est, aujourd’hui, la ligne la plus avancée. Pour autant, extrémités, les gares de Libourne et d’Arcachon feront l’objet de travaux pour pouvoir accueillir des trains supplémentaires. Par exemple, à Arcachon, des voies de remisage vont être aménagées pour héberger en permanence neuf à douze rames du RER. Entre Libourne et Arcachon, les quais de la gare de Bassens et des haltes de Saint-Loubès, Saint-Sulpice-Izon et Vayres seront adaptés pour recevoir le nouveau matériel roulant, en l’occurrence des trains à deux niveaux. Les terminus d’Arcachon et Libourne seront livrés en 2027.

Capitale pour désengorger l’entrée nord de Bordeaux, la ligne Langon-Saint-Mariens/Saint-Yzan (82 kilomètres, 13 000 voyageurs et 64 trains par jour à l’horizon 2030) attend, elle aussi, la modernisation de ses terminus. Une nouvelle voie à quai sera créée, en gare de Saint-Mariens/Saint-Yzan, entre les voies actuelles et le bâtiment voyageur.

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Entre 2026 et 2028, il est également prévu de construire un quai supplémentaire en gare de Bordeaux Saint-Jean pour limiter les conflits de circulation avec les autres trains. Ce quai se situera du côté Belcier/hall 3, proche de la sortie rue des Terres-de-Borde. À noter que l’électrification de la section située entre La Grave-d’Ambarès et Saint-Mariens/Saint-Yzan permettra de remiser au placard les vieux trains à moteur thermique, pour des trains plus écologiques. Sur cette ligne, les principaux travaux démarreront en 2025 pour une mise en service entre 2028 et 2030.

Enfin, la ligne du Médoc (123 kilomètres, 5 000 voyageurs et 64 trains par jour) reliera la Pointe-de-Grave à la métropole bordelaise (Pessac, Talence et Bordeaux Saint-Jean) avec, pour objectif principal, de désenclaver complètement la presqu’île médocaine. Il s’agit, dans sa partie urbaine, de la ligne la plus connectée au réseau de transports en commun de Bordeaux Métropole. L’augmentation du cadencement nécessitera de régénérer l’ensemble de l’infrastructure ferroviaire.SUR LE MÊME SUJET

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Les ambitions d’un projet

300 kilomètres de rails, 54 gares et haltes ferroviaires… Le RER métropolitain ambitionne de faciliter la vie de près de 1,2 million de Girondins qui vivent à moins de vingt minutes d’une gare en voiture. L’ambition des collectivités qui financent le projet est chiffrée : elles espèrent que le RER métropolitain sera emprunté par 38 000 voyageurs chaque jour en 2030, soit 20 000 nouveaux usagers par rapport aux chiffres de 2019. Mais, pour cela, le cadencement des trains devra être particulièrement soutenu. En 2030, selon les prévisions, on comptera 150 trains supplémentaires par jour, par rapport à 2020, sur l’ensemble du réseau RER.

Les travaux du pôle d’échanges multimodal du Bouscat ont débuté.
Les travaux du pôle d’échanges multimodal du Bouscat ont débuté.Thierry David / « Sud Ouest »

Cela revient à programmer des fréquences de desserte de l’ordre d’une demi-heure, voire d’un quart d’heure à plus long terme. Quelques exemples de trajets : comptez 14 minutes en RER entre Cenon et Pessac (53 minutes en transport en commun et jusqu’à 1 h 10 en voiture), 44 minutes en RER entre Libourne et Pessac-Alouette (jusqu’à 1 h 45 en voiture en heure de pointe) et 19 minutes en RER entre Bègles et la halte de Sainte-Eulalie-Carbon-Blanc (contre 31 minutes en transports en commun et jusqu’à 55 minutes en voiture).

Mais ce progrès a un coût : 590 millions d’euros pour les infrastructures ferroviaires, financées par l’État, la Région, le Département et Bordeaux Métropole, et 90 millions d’euros pour le matériel roulant, financés par la Région et Bordeaux Métropole. Et il ne s’agit que d’une évaluation ne tenant pas compte des aléas économiques à venir.

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Une consultation à mener

Ouverte le 20 septembre, la concertation autour du RER métropolitain (qui regroupe en réalité trois concertations sur les trois lignes) s’achèvera le 19 novembre. Elle est menée par deux personnalités indépendantes, désignées par la Commission nationale du débat public : l’urbaniste Walter Acchiardi et le sociologue Denis Salles. Ces concertations ont pour objectif d’informer le public mais aussi de lui permettre de s’exprimer. Les personnes intéressées pourront trouver l’ensemble des éléments de nature à alimenter la réflexion sur le site ww.projet-rer-m.fr, mais aussi participer aux six réunions publiques, aux deux ateliers (sur la halte ferroviaire et le pôle d’échanges multimodal de Talence-Médoquine et sur les conditions de réussite du RER métropolitain), aux huit rendez-vous dans l’espace public et aux cinq rencontres dans les trains.

Les réunions publiques

Lundi 26 septembre, la première réunion publique de cette concertation se tiendra à l’auditorium du MA.AT à Arcachon, à 18 h 30. Même horaire pour les autres réunions publiques à Talence (Espace François-Mauriac, le 4 octobre), à Libourne (salle du MESS, le 10 octobre), à Saint-Yzan-de-Soudiac (salle des fêtes, le 19 octobre), à Langon (salle François-Mauriac, le 24 octobre) et à Lesparre (espace François-Mitterrand, le 2 novembre).

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