VERT : Afin d’accompagner au mieux les éleveur·ses dans la transition, l’Etat doit réorienter les investissements publics et pousser les Français·es à consommer moins de viande, selon l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE).En 2020, l’élevage représentait 69 % des émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture française. Pour atteindre la neutralité carbone en 2050 – ne plus émettre davantage de CO2 que ce que la végétation et la technologie ne peuvent absorber -, le bilan carbone du secteur doit être quasiment divisé par deux. Si d’aucun·es seraient tenté·es de tout miser sur la technique, «tous les scénarios de transition misent sur la baisse du cheptel des animaux d’élevage pour atteindre les objectifs climatiques», tranchent les chercheur·ses de l’Institut de l’économie pour le climat (I4CE) dans un récent rapport. |
L’élevage bovin est, de très loin, la première source d’émissions de gaz à effet de serre de l’agriculture, notamment en raison des rejets de méthane issus de la rumination. © Haut-Conseil pour le climat |
Certes, la taille des cheptels diminue déjà en France depuis plusieurs années, notamment celui des vaches laitières (-17% entre 2000 et 2020). En parallèle, les exploitations ont augmenté leurs rendements, chaque animal produisant plus. «On a cependant atteint les limites physiques du vivant. À l’avenir, la réduction des cheptels va nécessairement se traduire par une réduction des volumes produits», explique à Vert Lucile Rogissard, co-autrice de l’étude.Pour que personne ne reste sur le carreau, les auteur·ices estiment que les aides publiques destinées aux exploitations d’élevage – un milliard d’euros annuels – doivent être remises à plat afin d’aider les éleveur·ses à entamer cette coûteuse transition.La baisse du cheptel ne pourra se faire sans une baisse de la consommation de bidoche, souligne un second rapport de l’I4CE. Celui-ci suggère de contraindre la grande distribution à changer son offre alimentaire, de transformer les représentations sociales au travers de la publicité ou encore, de modifier la fiscalité en réformant notamment la TVA sur les produits alimentaires. |
La transition de l’agriculture passera forcément par une réduction de la taille des élevages