Par peur d’être rappelée à l’ordre, car ses efforts écologiques sont insuffisants, une entreprise peut être tentée de ne pas communiquer dessus, à l’exact inverse du « greenwashing ».

Argot de bureau
Argot de bureau SIMON LANDREIN

Parfois, il vaut mieux se taire. Demandez au fabricant d’engrais chimiques Yara, récipiendaire du prix Pinocchio 2020 de l’association Les Amis de la Terre : cette entreprise, qui promeut « une agriculture intelligente pour le climat », affirmait dans une vidéo promotionnelle que « les engrais minéraux ont sauvé plus de vies que n’importe quelle invention au monde ». Ceci est un exemple (à ne pas reproduire chez vous) de « greenwashing », une stratégie de communication qui utilise des arguments écologiques trompeurs pour embellir son image auprès du public.

Moins connu, le « greenhushing », mis en évidence par certains cabinets de conseil en transition écologique, est un cousin du « greenwashing » : à l’inverse de ce dernier, il propose de taire totalement les engagements environnementaux d’une entreprise. On peut le traduire par « écosilence » ou « mutisme vert ».

La preuve avec une analyse de la Commission européenne, menée en 2020 sur cent cinquante allégations figurant sur des publicités ou emballages, et mentionnant des expressions comme « zéro carbone » ou « empreinte climatique réduite » : plus de la moitié de ces affirmations contenaient « des informations vagues, trompeuses ou non étayées » et 40 % étaient dénuées de tout fondement.

https://www.lemonde.fr/emploi/article/2023/04/10/l-argot-de-bureau-le-greenhushing-le-silencieux-contraire-du-greenwashing_6168910_1698637.html

L’argot de bureau : le « greenhushing », le silencieux contraire du « greenwashing »