Pour lutter contre le réchauffement climatique, le nucléaire est un mauvais choix par rapport aux énergies renouvelables et à la rénovation énergétique. Tel est le résultat d’un rapport publié le 4 octobre par Greenpeace France. L’ONG a comparé les effets sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre de trois scénarios d’investissements : le développement des énergies renouvelables, la rénovation des passoires énergétiques et la relance du nucléaire avec la construction de six réacteurs de modèle EPR2, annoncé par Emmanuel Macron en février 2022.
Le scénario plus favorable à l’atome, avec investissement de 52 milliards d’euros, permettrait d’éviter les émissions cumulées de 24 millions de tonnes de CO2 d’ici à 2050 pour une production cumulée d’électricité de 530 térawattheures (TWh).
Le même montant d’investissement dans les énergies renouvelables avec un mix éolien/photovoltaïque permettrait d’éviter 102 millions de tonnes de CO2 d’ici à 2050 pour une production cumulée d’électricité de 1 538 TWh.
Autrement dit, « l’installation d’infrastructures d’énergies renouvelables d’un mix éolien/photovoltaïque permettrait d’éviter quatre fois plus d’émissions cumulées de CO2 d’ici à 2050 que la construction de six EPR2, tout en produisant trois fois plus d’électricité en cumul sur la période », analyse Greenpeace.
Investissements nécessaires dans la rénovation des passoires énergétiques
Dans un autre scénario, l’investissement de 85 milliards d’euros dans la rénovation des logements d’ici à 2033 « permettrait d’éviter six fois plus d’émissions de CO2 d’ici à 2050 que l’investissement de 52 milliards (hors coûts financiers) dans la construction de six EPR 2 ». À savoir, près de 12 millions de personnes sortirait de la précarité énergétique en dix ans grâce à la rénovation de ces passoires énergétiques.
Comme le rappelle Greenpeace, le bâtiment est le deuxième secteur le plus émetteur de gaz à effet de serre en France. Il représente à lui seul 27 % des émissions de CO2 et près de 45 % de la consommation d’énergie finale.
Greenpeace appelle donc le gouvernement Macron à renoncer à la construction de nouveaux réacteurs et à fixer des objectifs climatiques compatibles avec une hausse des températures limitée à 1,5 °C. L’organisation préconise ainsi une sortie au plus vite des énergies fossiles, le développement des énergies renouvelables et la rénovation performante des logements.