Au terme d’âpres négociations, qui se sont déroulées sur deux tableaux, au national mais aussi en local, voici la clé de répartition de l’union à gauche dans les 12 circonscriptions de la Gironde. Sans surprise, LFI se taille la part du lion avec six circonscriptions : la 3e (Bègles, Villenave, Talence, Bordeaux-Sud) déjà détenue par Loïc Prudhomme, la 5e (Médoc), la 7e (Pessac, Gradignan), la 9e (Sud-Gironde), la 11e (Blayais) et la 12e (Entre-deux-Mers).

Les écologistes décrochent trois circonscriptions : la 1re (Bordeaux-Nord), la 2e (Bordeaux-Centre) et la 10e (Libournais). Le PS conduira cette union dans deux circonscriptions : la 4e (Rive droite) détenue par le PS Alain David, et, c’est la surprise du jour, la 6e (Mérignac, Saint-Médard). Le Parti communiste hérite de la 8e (Bassin d’Arcachon).

Le leadership de LFI

On comprend ici que La France insoumise a pris le leadership de la gauche girondine en imposant sa volonté aux autres formations, particulièrement au Parti socialiste que l’on sait très implanté en Gironde. Le PS avait pourtant une liste de courses bien remplie et se voyait bien mener le combat dans plusieurs circonscriptions, comme la 4e, la 5e, la 6e, la 9e ou encore la 12e. En vain.

Or, le PS s’est présenté pour les négociations en ordre dispersé. Si, localement, Jean-Luc Gleyze, le président du Département, a pris la main, il n’a pourtant été que partiellement entendu. Alain David, le député sortant de la 4e, est conforté. En revanche, là où beaucoup pensaient que le PS défendrait ses chances dans le Sud-Gironde, voire le Médoc, c’est finalement dans la 6e circonscription (Mérignac) que le Parti socialiste a été retenu.

LFI a choisi de conserver le monopole de la lutte contre le Rassemblement national, qui nourrit des ambitions dans le Médoc comme dans le Blayais. Dans ce dernier, les communistes ont proposé la candidature de Sébastien Laborde, élu départemental du secteur. Au final, les communistes héritent du bassin d’Arcachon… Si l’idée était de régler des comptes avec le PCF, LFI ne s’y serait pas pris autrement. Quant aux écologistes, sur les trois circonscriptions obtenues, une seule, celle de Bordeaux-Centre, paraît gagnable.

Le plus dur commence pour la gauche, puisqu’il s’agit de faire atterrir cet accord. Des candidatures dissidentes vont sans doute émerger. Notamment dans les rangs du PS, qui apparaît comme l’un des grands perdants de la négociation. Permettra-t-il à la Nouvelle Union populaire, écologiste et sociale de remporter une majorité de circonscriptions en Gironde ? Réponse fin juin.

Législatives en Gironde : le détail de l’accord à gauche