VERT / Espèce trébuchantes. Les espèces invasives constituent un danger croissant pour la biodiversité, y compris pour les humains, et coûtent de plus en plus cher, alerte un nouveau rapport de l’IPBES, l’équivalent du Giec de la biodiversité.«La grave menace mondiale que représentent les espèces exotiques envahissantes est sous-appréciée, sous-estimée et souvent méconnue», conclut le dernier rapport de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), publié lundi. L’IPBES avait déjà identifié cette menace comme l’un des cinq facteurs de perte de la biodiversité (notre article), avec la surexploitation des espèces, la destruction des milieux, le changement climatique et la pollution.37 000 espèces exotiques ont été introduites dans des écosystèmes du monde entier par les activités humaines – un nombre en constante augmentation. Plus de 3 500 d’entre elles sont considérées comme des espèces exotiques envahissantes, aux conséquences nuisibles pour leur nouvel environnement. Dans 60% des cas, elles ont constitué un facteur majeur d’extinction d’espèces animales ou végétales – et étaient même l’unique facteur, dans 16% d’entre eux. |
«Elles menacent également le bien-être humain», avertit Helen Roy, co-présidente du rapport : dans 85% des cas documentés, les espèces invasives ont une incidence négative sur la vie des populations humaines. Des espèces envahissantes de moustiques sont notamment responsables de maladies telles que le paludisme ou le virus Zika.Les coûts liés aux destructions par les espèces invasives ont atteint 423 milliards de dollars (393 milliards d’euros) en 2019, après avoir au moins quadruplé chaque décennie depuis 1970. Si les mesures mises en place par les gouvernements sont insuffisantes pour gérer ce défi grandissant, les expert·es de l’IPBES soulignent que les impacts des espèces invasives peuvent être maîtrisés. «La prévention est absolument la meilleure option, la plus rentable, mais l’éradication, le confinement et le contrôle sont également efficaces dans des contextes spécifiques», détaille le professeur Anibal Pauchard, co-président du rapport.Il reste désormais aux gouvernements du monde entier à s’emparer de ce défi afin d’espérer respecter le cadre mondial pour la biodiversité Kunming-Montréal, adopté en décembre dernier (notre article). Ce dernier prévoit de réduire l’introduction et l’établissement de certaines espèces invasives d’au moins 50% d’ici à 2030. |
Les espèces invasives, une «grave menace mondiale» contre la biodiversité