Publié le 19 / 12 / 2021 par Simon Barthélémy:
RUE89 : Experts et associations s’interrogent sur l’impact climatique réel du GPSO (grand projet ferroviaire du Sud Ouest). Un brin fumeux, le bilan carbone prévisionnel des LGV Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax s’avère en effet avoir considérablement sous estimé certains postes d’émissions, dont le “déstockage” du carbone des forêts landaises. Les gaz à effet de serre émis lors du chantier pourraient mettre plusieurs décennies à être compensées par le report modal de l’avion et de la voiture vers le train. Et à condition de surcroît que celui-ci soit au rendez-vous.
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Semaine contrastée pour les projets de LGV. Lundi, le conseil régional de Nouvelle-Aquitaine a, malgré l’hostilité de nombreux élus locaux, voté sa participation au financement des nouvelles lignes Bordeaux-Toulouse et Bordeaux-Dax.
Mais dès le lendemain, l’Agglo de Dax a refusé de contribuer à ce GPSO (grand projet ferroviaire du Sud Ouest) censé la placer à une heure de Bordeaux. Tout un symbole de l’opposition des territoires ruraux et des villes moyennes à la grande vitesse, dont les retombées profitent avant tout aux métropoles.
Ce samedi, c’est la Communauté d’agglomération Pays basque (Bayonne, Anglet, Biarritz…) qui a rejeté à 80% le principe même d’une LGV. Pour son président Jean-René Etchegaray, cela reviendrait « à exproprier une partie de notre population qui ne pourrait plus se loger, en raison de la hausse du prix de l’immobilier, pourtant déjà très élevé ».
Malgré une pertinence économique et sociale pour le moins contrastée, comme le soulignait en 2014 la Cour des comptes, la grande vitesse ferroviaire, portée par l’Etat et les Régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine, taille sa route, souvent à renfort d’arguments tronqués, voire erronés.
Il y a quelques semaines Rue89 Bordeaux avait décortiqué la ligne d’attaque d’une LGV indispensable au développement du fret et des trains du quotidien. Nous passons aujourd’hui au scanner le bilan carbone de GPSO, très avantageusement présenté par les promoteurs de cette infrastructure.Nous verrons qu’en sous estimant certains postes d’émissions de gaz à effet de serre, comme la destruction des forêts landaises, ils peuvent revendiquer un impact positif sur le climat 10 ans après sa mise en service, quand l’échéance sera bien plus lointaine. Trop lointaine en tous cas pour agir rapidement sur le réchauffement climatique comme la situation l’exige.
Cette nécessité de freiner l’envolée de nos émissions a justifié la décision récente de la Cali, l’agglomération de Libourne, de ne pas étendre la piste de l’aérodrome du Saint-Emilionnais. Comme vous l’expliquait Rue89 Bordeaux vendredi, son président Philippe Buisson a fait machine arrière, sous la pression d’un collectif mobilisé contre ce projet. Celui-ci visait à accueillir davantage de jets privés, dont l’impact carbone par passager est désastreux.
A Bordeaux, des riverains poussent aussi la mairie à réguler davantage la place des scooters et des motos. Leur nombre a sensiblement entre la pandémie, les services de free-floating et la volonté d’éviter les bouchons automobiles. Et la Ville veut davantage contrôler la pollution, notamment le bruit, des deux roues motorisées, et leur stationnement dans l’espace public.
Les LGV Bordeaux-Toulouse-Dax, des promesses en l’air pour le climat