VERT

La banque verte est pas mûre ? De plus en plus de néobanques promettent à leurs client·es de ne plus financer la crise climatique et de soutenir activement la transition écologique. Des initiatives intéressantes, à condition qu’elles soient suffisamment poussées et transparentes pour ne pas tomber dans le greenwashing.
Comment fonctionnent les néobanques ?Deux catégories de néobanques se distinguent. La première utilise les commissions facturées aux commerçant·es lors d’un paiement en carte bancaire (0,2% du montant) – pour financer des projets environnementaux. Fondatrice de Green Got, Maud Caillaux revendique «plusieurs centaines de milliers d’euros financés sous forme de dons» dans ce type de projets. En 2022, ces dons ont représenté 2 550 tonnes de CO2 équivalent (tCO2eq) évitées (pdf), soit l’équivalent des émissions de 255 Français·es en un an, et 4 210 tonnes de CO2eq stockées.
Quelles sont les principales limites des néobanques ?«Les fonds déposés par les clients dans les néobanques alimentent d’autres établissements de crédit et augmentent leurs capacités de financement, donc il faut absolument regarder ce qui se passe derrière et quelles sont les politiques de ces banques», prévient Raphaël Cros, chargé de campagne pour l’ONG Reclaim finance, spécialisée dans la finance durable. Un gros bémol qui vaut pour les offres d’épargne.La transparence et le fléchage des fonds pêchent également : «Quand on regarde le détail, les offres d’épargne proposées par ces néobanques sont celles d’autres institutions bancaires. On ne sait pas vraiment où va l’argent», soulève Clémence Lacharme, experte sur la finance climat au sein du cabinet Carbone 4.Enfin, il semble difficile d’évaluer l’impact positif de certains projets financés. Aux côtés du financement de la rénovation du métro de Marseille par exemple, Helios soutient la Recherche et le développement des véhicules de luxe à hydrogène vert de la société Hopium.
Des solutions dans les banques traditionnelles et éthiques«Ces néobanques montrent qu’il y a un marché et que c’est possible d’attirer une clientèle sur les questions climatiques», salue Clémence Lacharme. Cette «brèche marketing», selon ses mots, accentue la pression sur le système bancaire traditionnel. En 2021, la Banque postale est devenue la première banque au monde à tourner complètement le dos au pétrole et au gaz à horizon 2030. Il existe également d’autres banques éthiques comme la Nef, qui propose des solutions d’épargne qui financent des projets à impact social et environnemental positif, sans proposer de compte courant ou de moyens de paiement. Ou encore le Crédit coopératif, la banque historique des associations ou des entreprises de l’économie sociale et solidaire.

Un décryptage à retrouver en intégralité sur vert.eco
Les néo-banques “vertes” sont-elles vraiment écolos ?