Jusqu’à la fin du Moyen Âge, les animaux lents, comme l’âne et l’escargot, étaient associés à la sagesse. Mais, dès le XVe siècle, le temps ne doit plus être perdu car il vaut de l’argent, et la lenteur cesse d’être admirée. Aujourd’hui, avec la « Grande Accélération » qui essouffle la planète et les vivants, la sagesse de l’escargot redevient cependant un emblème des comportements à adopter par l’humanité, notamment pour le mouvement Slow et la décroissance. Retour sur les rapports contrastés que nous entretenons avec cette incarnation de la lenteur.

La décroissance en appelle alors à une « révolution mentale », une déconstruction des imaginaires. Rien ne sera possible sans une « dépollution » de nos mentalités éduquées selon les principes d’efficacité et de vitesse qui, depuis le Moyen Âge, disqualifient la lenteur et la paresse. L’escargot a, pourtant, une forme de sagesse : point trop n’en faut pour éviter de s’effondrer dans sa coquille.

La réduction du temps de travail permettrait ainsi d’orienter l’emploi de notre temps vers des activités non profitables, mais nécessaires sur le plan social et écologique. Elle conduirait à une réduction des activités néfastes ou inutiles pour les humains et la planète, ce que l’économiste Timothée Parrique appelle le « grand ralentissement », qui doit d’abord concerner les activités dont l’empreinte écologique est la plus lourde.

Mais la compétition entre les nations, entre les organisations, entre les individus, rend impossible la victoire des escargots, sauf à changer les règles du jeu capitalistes fondées sur la concurrence, sauf à considérer que la vie humaine n’est pas une course.

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L’escargot ne recule jamais