Payés à bien faire. Pendant neuf mois, à Lille, 3 000 automobilistes volontaires seront rémunéré·es à chaque fois qu’elles et ils éviteront la voiture aux heures de pointes. La Métropole espère ainsi enclencher de nouvelles habitudes plus écolos.

Prendre de bonnes résolutions, c’est bien, être payé·e pour les réaliser c’est mieux ! C’est en tout cas l’esprit du nouveau programme anti-embouteillages expérimenté par la Métropole de Lille à compter de cette semaine.

Sous l’emblème «changer, ça rapporte», le programme prévoit de rémunérer celles et ceux qui «effaceront» des trajets entre 7 et 9h du matin et 16h30 et 18h30, sur les autoroutes A1 et A23. En clair, chaque trajet évité – grâce au télétravail, au covoiturage, à l’utilisation de transports alternatifs ou simplement au report hors des heures de pointe – sera récompensé à hauteur de deux euros par trajet dans la limite de 80 euros par mois.

Les 3 000 participant·es sélectionné·es par la Métropole entre mai et juin sont des autosolistes patenté·es : la Métropole s’en est assurée via la lecture automatisée de leurs plaques d’immatriculations sur les axes routiers qui accueillent l’expérimentation.

Pour prouver l’effacement de leurs trajets, les automobilistes devront transmettre les pièces justificatives via l’application «changer, ça rapporte» et/où utiliser la géolocalisation de leur smartphone. De son côté, la Métropole comparera les données trafic des neuf prochains mois à celles des années précédentes : elle espère une réduction de 750 véhicules par jour aux heures de pointes, soit 6% du trafic.

Inédite en France, cette expérimentation s’appuie sur l’exemple néerlandais «Wild ! Van de Spits» déployé pendant six mois à Rotterdam en 2016. Plus de 10 000 personnes s’étaient inscrites et avaient réalisé 4 100 évitements quotidiens de trafics en heure de pointe. Trois mois après la fin du dispositif, plus de 85% des conducteurs évitaient toujours l’heure de pointe pour se déplacer.

Pour éviter les bouchons et la pollution, Lille teste le «péage positif»