VERT : Le quinzième sommet mondial (COP15) sur la diversité biologique s’ouvre mercredi à Montréal (Canada). Il doit permettre de fixer un nouveau cadre international à la protection de la biodiversité jusqu’à 2030 – et au-delà.Née en 1992, la Convention pour la diversité biologique (CBD) a trois objectifs principaux : la conservation des écosystèmes, l’utilisation « durable » du vivant et le partage juste des bénéfices issus de l’utilisation des ressources génétiques. Ce nouveau sommet doit déboucher sur un accord global qui déclinera ces objectifs en 21 mesures pour la décennie, alors que les précédents objectifs (dits d’« Aichi ») fixés en 2010 à Nagoya (Japon), n’ont pas (du tout) été atteints.
 Vers 30% des terres et des mers protégées en 2030Le plan pour la décennie 2010-2020 a permis de protéger 17% des terres et 10% des espaces marins, mais la qualité de la protection et l’équité laissent à désirer, selon l’ONU. Ces deux chiffres devraient être portés à 30% d’ici à la fin de la décennie. De nombreux pays et observateur·ices plaident pour que la conservation soit corrélée à une reconnaissance du rôle prépondérant des peuples autochtones. Le texte devrait aussi prévoir la restauration des écosystèmes dégradés.
 Des financements pour le vivantSelon les estimations, les besoins en financement à l’échelle mondiale pour sauvegarder le vivant oscillent entre 103 à 178 milliards et 600 à 823 milliards de dollars par an. Souvent situés dans des zones tropicales où se concentre la biodiversité, les pays du Sud demandent aux pays du Nord de les aider à protéger les écosystèmes.Le texte devrait aussi mentionner la diminution des financements – accordés à la pêche, au secteur forestier, ou à l’agriculture industrielle – qui détruisent le vivant, très supérieurs à ceux en faveur de la protection de la biodiversité.
Dernière session de travail, le lundi 5 décembre, avant l’ouverture officielle de la COP15 biodiversité à Montréal. © Earth negociations bulletin
Réduire les pesticides et les polluantsLe projet d’accord vise à réduire l’usage de pesticides de deux tiers d’ici à 2030, mais il aura peu de chances de traverser les négociations sans être amoindri, en raison du rôle prééminent joué par les pays agroexportateurs comme le Brésil ou l’Argentine. Les engrais devraient aussi être réduits d’au moins la moitié. Il est aussi question d’éliminer les rejets de plastique dans les écosystèmes.
 Répartir les bénéfices issus des ressources génétiquesLes pays du Sud revendiquent une juste répartition des bénéfices tirés par les industriels du Nord de l’utilisation, dans des médicaments ou des cosmétiques, des ressources génétiques issues des écosystèmes locaux.
Qu’attendre de la COP15 sur la biodiversité ?