FEVE : Nouveau service public de la rénovation de l’habitat, France Rénov’ a été lancé officiellement mercredi 11 janvier 2022. C’est désormais l’Agence nationale de l’habitat (Anah) qui en assurera la coordination. Aussi maire de Chambéry, son président, Thierry Repentin, insiste sur la nécessité pour les collectivités de se saisir de cet outil afin d’accompagner les ménages de leur territoire.
Pourquoi était-il important de réorganiser le service public de la rénovation de l’habitat ?
Nous avons une politique ambitieuse en la matière. Et nos concitoyens ne sont pas des techniciens. Ils ont donc besoin d’un tiers de confiance pour les aider à faire des travaux. France Rénov’ leur permet de l’identifier facilement. Jusqu’alors, nous avions deux réseaux : celui de l’Ademe (Faire) et celui de l’Anah [pour accompagner les ménages modestes, ndlr]. Nous avons unifié nos compétences avec une seule porte d’entrée, à la fois au niveau national avec un nom, une plateforme Web, un numéro de téléphone ; et au niveau local. C’est grâce à cela que nous pourrons amplifier nos efforts. En 2022, trois milliards d’euros seront distribués aux ménages. Les aides vont aussi être simplifiées. Par exemple avec le dispositif « habiter mieux » qui deviendra « MaPrimeRénov’ sérénité ».
Comment cette fusion s’est-elle opérée ? Sachant que l’Ademe assurait notamment un travail important de formation et de coordination. Et que certaines collectivités l’estiment plus proche des territoires grâce aux délégations régionales.
L’Ademe et l’Anah se connaissent bien. Nous avons travaillé ensemble plusieurs mois pour unifier les 300 espaces « Faire » gérés par l’Ademe et les 150 points de contact territoriaux supervisés par l’Anah. Il n’y a pas eu de crispation. Au contraire, c’est très motivant de travailler pour aider les ménages à avoir des logements plus confortables. Il y a un énorme effort à faire pour rénover le parc de logements privés d’ici à 2050. 80 à 85 % d’entre eux sont déjà construits. Au niveau local, le travail commun n’est pas terminé. Mais je ne suis pas inquiet. Je suis moi-même élu local. Comme praticien, je suis vigilant. Nous allons continuer à façonner le réseau de tiers de confiance avec les collectivités locales. L’Anah a fêté ses 50 ans. C’est un acteur connu par nos compatriotes et un partenaire des collectivités sur de nombreux sujets, à travers les opérations cœur de ville ou les 876 Opah en cours par exemple.
Quel est ce rôle des collectivités en matière de rénovation ?
Certaines octroient des subventions complémentaires aux aides nationales, d’autres proposent des exonérations de taxes sur le foncier bâti à ceux qui opèrent des rénovations. Les territoires conserveront une grande liberté pour adapter le service public à la réalité de ce qu’elles vivent. Les collectivités sont aussi un maillon essentiel pour créer de nouveaux guichets avec les DDT et les Dreal qui sont les relais de l’Etat sur cette question. A terme, la mise en place d’un accompagnateur sera obligatoire pour aider les ménages qui font des travaux au-delà d’un certain montant. On a encore du temps, avec un décret qui doit être publié pendant l’année pour finir le cadre. En 2022, on est sur une année de transition.