Les multinationales de l’industrie fossile et les sites d’extrême droite peuvent remercier les patrons de Google, Twitter et de Meta pour la tribune exceptionnelle que ces derniers leur offrent sur leurs plateformes.
En octobre 2021, Google avait promis d’interdire la publicité sur les sites internet « contredisant le consensus scientifique autour de l’existence et des causes du changement climatique ». Un an plus tard, selon l’ONG Center for countering digital hate (CAAD), 63 des 100 articles climato-sceptiques les plus partagés sur la Toile affichent toujours des publicités Google.
Les multinationales des fossiles utilisent, elles aussi, les GAFAM pour se refaire une beauté (verte). Jeudi 19 janvier, une étude rédigée par la coalition d’ONG Climate action against disinformation (CAAD) révélait que 850 groupes liés à l’industrie du gaz, du pétrole et du charbon avaient dépensé quatre millions de dollars en publicités sur les réseaux sociaux avant et pendant la 27ème conférence de l’ONU (COP27) sur le climat à Charm el-Cheikh (Égypte). Notamment sur Facebook et Instagram.
« Les discours ne sont plus les mêmes que dans les 1980 ou 1990 où ces entreprises niaient purement et simplement le changement climatique. Ils essaient maintenant de retarder la transition énergétique », indique à Vert Jennie King, autrice du rapport. Pour ce faire, les pétroliers « peuvent passer par des faux influenceurs pour promouvoir les chaudières à gaz, ou bien par des célébrités sur Instagram qui posent devant des stations essence », souligne Jennie King.
Le rapport de la CAAD montre aussi que ces contenus désinformatifs sont particulièrement partagés sur Twitter, où le hashtag #ClimateScam (l’arnaque climatique) a été partagé des centaines de milliers de fois ces derniers mois, loin devant ceux #ClimateEmergency (urgence climatique) ou #ClimateCrisis (crise climatique). « Nous pensions que ce discours avait été relégué à la marge, observe la chercheuse. Mais en réalité, il est en train de redevenir mainstream. »
La version longue de notre analyse est à retrouver sur vert.eco