Voter est le meilleur moyen d’agir pour la planète, car les gouvernements, par leur politique, peuvent lutter contre le changement climatique. D’où l’urgence de scruter les mesures pour l’environnement figurant dans les programmes des listes en présence afin de voter de manière éclairée.
C’est toujours un bonheur d’aller à la rencontre des écoles, des collectivités et des entreprises qui se battent pour la planète. Ces deux dernières semaines, j’ai eu la chance de rendre visite aux belles villes de Lorient, Lille, Grenoble, Dijon, ou encore Sées en Normandie. Et systématiquement à la fin de mes interventions, il va y avoir au moins une personne dans la salle qui va me demander : « quelle est l’action individuelle la plus impactante qu’on peut facilement faire pour le climat et pour la planète ? »
La réponse est toute simple et elle est entre les mains de toutes celles et ceux qui ont une carte d’électeur, c’est de voter !
Le rôle clé des gouvernements dans la lutte contre le changement climatique
Les gouvernements peuvent élaborer des politiques, des normes sur les émissions de gaz à effet de serre, inciter l’action par les subventions, règlementer le secteur privé ou encore investir dans la recherche et le développement. Pour montrer le poids d’une élection sur le climat, il suffit de se rappeler l’hécatombe qu’était le mandat de Donald Trump aux USA. Son agenda était clairement pro pollueurs, pro énergies fossiles. La situation pour les scientifiques était devenue tellement critique que bon nombre pensaient que les données de la NASA sur le climat risquaient d’être censurées ou supprimées. Un collectif s’était alors formé, Rogue NASA, pour protéger les données scientifiques en les diffusant au plus grand nombre. Une nouvelle analyse du groupe Carbon Brief nous montre qu’un second mandat de Trump serait cataclysmique pour le climat.
Trump a déjà promis d’annuler bon nombre de mesures politiques en faveur du climat et de l’environnement. L’étude de Carbon Brief montre qu’une élection de Trump pourrait rajouter 4 milliards de tonnes de CO2 dans l’atmosphère de plus qu’une élection de Biden, ce qui risque de générer des dommages climatiques mondiaux de plus de 900 milliards de dollars. D’ailleurs, le journal Politico a révélé que Trump était allé voir les géants pétrogaziers de son pays pour lever 1 milliard de dollars pour sa campagne pour reprendre la Maison-Blanche. La contrepartie attendue est évidemment un assouplissement des règlementations sur la pollution qui menacent leurs profits.
Le combat du climat se joue aussi en Europe
Les élections du Parlement européen arrivent à grands pas. Entre le 6 et le 9 juin, nous aurons l’occasion de voter pour des eurodéputés qui, ensemble, vont déterminer les orientations de l’UE en matière de législation environnementale. Et justement, l’Europe est ambitieuse sur ce plan environnemental. Le Pacte vert européen, adopté en 2019, est une feuille de route qui permettrait, si elle est respectée, de faire de l’Europe le premier continent à atteindre la neutralité climatique au plus tard en 2050. Chaque vote, chaque décision sur le climat se joue parfois à quelques votes près, d’où l’importance d’aller voter dans quelques semaines.
Comment y voir clair dans les programmes des candidats ?
Il est essentiel de faire ses devoirs d’électeur avant d’aller voter. Le Réseau Action Climat, avec ses associations membres, a publié une analyse des votes des eurodéputés français sur 30 textes clés pour le climat et l’environnement entre 2019 et 2024. Ou encore sur Reporterre, le média de l’écologie, qui analyse les programmes des principales listes de cette année, des plus écolos aux plus écocides. De quoi largement éclaircir la situation.
La future composition du Parlement européen sera cruciale pour maintenir et accélérer les avancées de l’Europe en matière environnementale et pour protéger les citoyens européens face aux crises à venir. Si les candidats aux élections européennes n’abordent ni la lutte contre le changement climatique, ni contre l’érosion du vivant dans leurs programmes, c’est que leur priorité n’est clairement pas votre avenir.