Déstabilisée par l’émergence d’une nouvelle génération de militants, la gauche universaliste, héritière des Lumières, peine à renouveler son discours. À l’approche des élections européennes, une réconciliation est-elle encore possible ?

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Ne manquent plus que les réseaux sociaux pour donner aux débats une importance délirante et délétère : J.K. Rowling mérite-t-elle vraiment de se faire assassiner sur X pour sa supposée transphobie ? Certains impensés de gauche écorchent les yeux. Faire semblant de les ignorer, « c’est laisser traîner un éléphant dans la pièce, prévient Rémi Lefebvre. Un éléphant qui fait le bonheur de l’extrême droite et pourrait faire de gros dégâts lors des prochaines élections. »

Polliniser les projets d’émancipation universalistes grâce aux luttes minoritaires. Teinter ces dernières d’une touche d’universel. Autrement dit, maintenir un rapport critique aux institutions mais « ne pas [le] confondre avec la tentation de détruire les liens invisibles qui constituent la trame de toute vie en commun », comme le résume justement Alain Policar. Et tout cela avant que la vague nationaliste n’inonde la France comme elle a submergé nombre de pays européens. C’est ce que suggèrent de faire, avec une grande subtilité, les livres de Bruno Perreau, Sphères d’injustice (Éd. de La Découverte, 2023) , et de Julien Suaudeau et Mame-Fatou Niang, Universalisme.

Entre la gauche traditionnelle et les jeunes militants, le torchon brûle